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Après 37 ans aux États-Unis, elle est expulsée vers le Laos, pays de ses parents dans lequel elle n’a jamais vécu

Ma Yang, une résidente américaine de 37 ans, a été expulsée vers le Laos le 6 mars, une conséquence des lois toujours plus strictes de Donald Trump en matière d’immigration, qui veut contraindre les pays « non coopératifs » à reprendre leurs ressortissants.

Les décisions de Donald Trump conduisent à des bouleversements pour les Américains. Arrivée légalement sur le sol américain lorsqu’elle était bébé, Ma Yang, une femme de 37 ans, a été expulsée des États-Unis vers le Laos, le pays de ses parents, à cause de sa condamnation dans une affaire de drogues en 2022, rapporte le quotidien Milwaukee Journal Sentinel.

Renvoyée le 6 mars dans son pays d’origine, Ma Yang est désormais logée dans une résidence de Ventiane, la capitale laotienne, gardée par des militaires, alors qu’elle ne parle pas laotien et n’a aucun proche sur place.

Arrivée aux États-Unis à l’âge de 8 mois

Née à Bangkok en Thaïlande, la trentenaire n’a jamais été au Laos depuis que ses parents ont émigré alors qu’elle n’avait que 8 mois dans l’État du Wisconsin. Ils sont arrivés légalement aux États-Unis avec leur bébé, en tant que réfugiés de l’ethnie Hmong après la guerre du Viêt Nam.

Mariée à un Américain, Ma Yang est mère de cinq enfants âgés de 6 à 22 ans et exerce en tant que prothésiste ongulaire. Jeune grand-mère d’une petite-fille de 7 mois, elle venait d’acheter une maison avec son époux Michael à South Milwaukee, une ville qui borde le lac Michigan.

Mais mi-février, sa vie a basculé lors d’un rendez-vous avec les services d’immigration. Elle a été arrêtée en vue de son expulsion vers le Laos. La cause : si elle ne possède pas la nationalité américaine, Ma Yang résidait bien légalement dans le pays depuis l’âge de 7 ans, mais ce statut a été révoqué lorsqu’elle a plaidé coupable d’avoir participé à un trafic de marijuana en 2022.

Le Laos, un pays dit « non coopératif » avec les États-Unis

Elle a été condamnée à 2 ans et demi de prison pour avoir aidé à compter et emballer les fonds envoyés à des trafiquants en Californie. À l’époque, son avocat lui avait indiqué à tort que cette condamnation n’aurait pas de conséquence sur son statut d’immigrée. Mais sa carte verte lui a été retirée et elle ne résidait plus légalement aux États-Unis. À l’issue de sa peine, elle a accepté sur les conseils d’un autre avocat de signer un document stipulant qu’une mesure d’expulsion serait prise à son encontre en échange de sa libération.

Elle pensait alors que cela n’aurait pas d’incidence sur sa résidence sur le sol américain, car le Laos fait partie des pays dits « non coopératifs » en matière d’immigration et ne reprend pas ses ressortissants venus des États-Unis. Selon les services américains de l’immigration, environ 5 000 Laotiens font l’objet d’une mesure d’expulsion que les autorités ne peuvent pas appliquer.

Mais les coups de pression successifs de Donald Trump ont fini par porter leurs fruits à l’encontre des États que refusent habituellement leurs citoyens et la mesure d’expulsion a pu s’appliquer.

Ma Yang a été autorisée à sortir de la résidence au sein de laquelle elle se trouve pour acheter un téléphone et retirer de l’argent, mais elle n’a aucune perspective pour l’heure. Elle n’a par ailleurs pas accès à de l’insuline pour soigner son diabète, alors que son époux, handicapé, doit désormais gérer seul leur famille.

Le Parisien – 16 mars 2025

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