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Macron au Vietnam : sur le nucléaire, la France tente de rattraper son retard

C’est désormais confirmé au plus haut niveau. Emmanuel Macron effectuera une visite d’État au Vietnam ces 26 et 27 mai. Ce déplacement a lieu dans un contexte de forte compétition internationale autour du programme nucléaire civil vietnamien, qu’Hanoï cherche à réactiver. 

La France, elle, cherche bien évidemment à positionner ses entreprises dans ce secteur ô combien stratégique, mais elle va devoir faire face à des concurrents qui – disons-le d’entrée de jeu – ont pris une bonne longueur d’avance. Et ce sont des concurrents de poids puisqu’il s’agit des Etats-Unis et de la Russie, rien que ça !

Le fait est que via son entreprise publique PetroVietnam, le Vietnam vient tout juste de signer un protocole d’accord avec la société américaine Westinghouse Electric, et qu’en janvier, il avait établi un partenariat avec le géant russe Rosatom pour la construction de centrales nucléaires.

Le protocole d’accord entre PetroVietnam et Westinghouse Electric ne doit rien au hasard. Il arrive même à point nommé, dans un contexte économique marqué par des tensions commerciales entre le Vietnam et les États-Unis. Le Président américain menace en effet d’imposer une surtaxe douanière de 46% sur les marchandises vietnamiennes, eu égard à un déficit commercial jugé excessif. Des négociations sont actuellement en cours pour tenter de rééquilibrer les choses et de toute évidence, ce nouveau partenariat mis en place avec Westinghouse Electric rentre dans cette logique : c’est une façon, pour Hanoï, d’amadouer Washington.

Une concurrence renforcée

Mais c’est aussi une façon, pour Hanoï, d’accélérer la relance de son programme nucléaire civil, relance rendue absolument nécessaire par une demande croissante en électricité, elle-même liée à un dynamisme économique qui donne parfois le vertige. A ce stade, il est prévu que deux centrales soient construites dans la province de Ninh Thuan, dans le Sud.

Le projet, lancé en 2009, avait été suspendu en 2016 pour des préoccupations environnementales et financières. Il est aujourd’hui relancé et ses acteurs historiques, à savoir Rosatom et Jined, qui est un consortium japonais, restent a priori en compétition. Mais l’irruption de Westinghouse Electric vient ajouter un zest de piment à cette concurrence, en incitant d’autres pays intéressés, dont la France, à intensifier leurs efforts diplomatiques et commerciaux.  

Quid de la France ?

Emmanuel Macron va donc devoir user de son charme et de ses talents de négociateur pour promouvoir une expertise nucléaire française portée par EDF. Mais il va avoir fort à faire pour prendre pied sur un terrain déjà largement accaparé, qui prend des allures de chasse gardée. Pour l’instant, la France n’a signé aucun accord nucléaire avec le Vietnam. Cette visite présidentielle suffira-t-elle à ouvrir la voie à une collaboration future ? Il faut le souhaiter, ne serait-ce que pour donner du crédit à ce Partenariat stratégique global qu’ont établi les deux pays en octobre 2024 et qui reste à concrétiser.

Cela étant, la France cherche à diversifier sa coopération avec le Vietnam et ne fait pas du nucléaire une fixation. D’autres domaines stratégiques l’intéressent, notamment les transports et, pour être tout à fait précis, le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse devant relier Hanoï à Ho Chi Minh-ville, un projet évalué à 67 milliards de dollars.

Lepetitjournal.com – 23 mai 2025

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