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« Je l’ai vécu comme un honneur de représenter à nouveau mon pays » : François Trinh-Duc se confie après la visite officielle d’Emmanuel Macron au Vietnam

La semaine passée, l’ancien ouvreur international François Trinh-Duc (66 sélections) a participé à la visite officielle du président Emmanuel Macron au Vietnam. Le pays d’origine d’une partie de sa famille où il a développé une association pour venir en aide aux enfants défavorisés. Il raconte sa fierté.

« Comment vous êtes-vous retrouvé dans ce voyage présidentiel ?
Par mes origines vietnamiennes et l’association que j’ai montée sur place (Rugby Cung Nhau, Rugby Ensemble en français), j’ai eu la chance de déjeuner avec l’ambassadeur de France au Vietnam en mars dernier quand j’y suis allé. Il a gentiment proposé mon nom pour la délégation. Un mois et demi avant le départ, j’ai reçu un mail du bureau du protocole qui me demandait d’envoyer tout un tas d’éléments. C’était comme une convocation en équipe de France.

En quoi a consisté ce voyage ?
C’était vraiment de la diplomatie française pour renouer un lien économique et culturel entre ces deux pays amis, avec des rencontres de grands chefs d’entreprise et des rencontres de conglomérats vietnamiens pour créer un maximum de liens. Ça me plait. De par mes activités dans un groupe d’ingénierie, j’ai pas mal de curiosité. Cet aspect économique a été passionnant pour moi.

Avez-vous échangé avec le président Emmanuel Macron ?
Rapidement. J’ai eu la chance de dîner avec lui dans l’avion présidentiel et de lui présenter les activités de mon association. Il a gentiment accepté une photo avec un polo de l’association . Ça a été assez bref mais très instructif.

« Porter au plus haut ce nom de Trinh-Duc, à consonance forcément vietnamienne, est une vraie fierté partagée par l’ensemble de ma famille en France. » – François Trinh-Duc

Avez-vous ressenti beaucoup d’émotions durant ce séjour ?
Oui, je l’ai vécu comme un honneur de représenter à nouveau mon pays, avec une certaine fierté de faire partie de ce voyage au sein de ce cercle fermé. Mon grand-père est né au Vietnam. Il avait été pris de force comme main-d’oeuvre indigène en 1939. Puis il est resté en France et a constitué notre famille. On n’a pas grandi avec cette culture ni la langue ou les moeurs et coutumes. Pouvoir créer ce lien par l’association me permet développer de belles choses et de faire partie d’un tel voyage.

Porter au plus haut ce nom de Trinh-Duc, à consonance forcément vietnamienne, est une vraie fierté partagée par l’ensemble de ma famille en France. Cela m’a fait un petit pincement au coeur, notamment lors du dîner d’État. Lorsque la Marseillaise a été jouée, pas mal de très bons souvenirs sont remontés. J’ai pensé à mes oncles et mes tantes qui ont vécu en France et qui ont aussi créé un lien avec le Vietnam et le village de mon grand-père. C’était fort. J’ai encore de la famille à l’Est d’Hanoï, notamment le cousin germain de mon père. C’est à la fois loin et proche car il y a la barrière de la langue, je ne parle pas du tout Vietnamien.

Retournez-vous régulièrement dans ce pays ?
Oui, une à deux fois par an. La prochaine étape sera en novembre avec trente anciens joueurs de rugby, et l’association Rugby French Flair que dirigent Yann Delaigue et Cédric Desbrosse. Et j’aimerais aussi amener mes enfants qui n’y sont jamais allés avec ma femme. Ce sera l’objectif de 2026. Au-delà de mon attachement viscéral, c’est un pays fabuleux et très accueillant.

En quoi consiste votre association là-bas ?
L’objectif est d’aider un maximum d’orphelins défavorisés à sortir de leur quotidien. Le rugby est une excuse. Via sa pratique, on leur inculque des valeurs de respect, bienveillance et solidarité. Ça leur permet aussi de leur donner à manger, de l’eau et des soins. Une cinquantaine d’enfants, garçons comme filles, profitent de ce projet. Et on aimerait rapidement monter à cent ou deux cents enfants.

« Des généreux donateurs nous aident. Des joueurs comme Romain Taofifenua, Peato Mauvaka, François Cros et Uini Atonio me donnent des maillots que l’on vend aux enchères lors des dîners de gala. » – François Trinh-Duc sur le financement de son association.

C’est un projet qui me passionne et que j’ai envie de pérenniser. La première fois que je suis allé au Vietnam c’était en 2019. J’ai trouvé ce pays très attachant et je me suis dit qu’un des moyens d’y retourner régulièrement était de lui rendre un peu. Cela me permet de joindre l’utile à l’agréable. L’humanitaire est quelque chose qui me parle. Mon père est bien investi à Médecins sans frontières.

Comment financez-vous cette association ?
Grâce à des levées de fonds et des fonds propres aussi. Des généreux donateurs nous aident. Des joueurs comme Romain Taofifenua, Peato Mauvaka, François Cros et Uini Atonio me donnent des maillots que l’on vend aux enchères lors des dîners de gala. Montpellier, Bordeaux, le Stade Toulousain et le Racing sont aussi généreux. Je suis bénévole et sur place nous n’avons pas de coûts de structure élevés. Et l’argent profite directement à la cause que sont les enfants. »

Par Jean-François Paturaud – L’Equipe – 4 juin 2025

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