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Journée mondiale de l’environnement : quel rôle pour la Thaïlande ?

Depuis 1973, la Journée mondiale de l’environnement se tient chaque année le 5 juin, avec pour objectif de sensibiliser, éduquer et mobiliser les communautés autour des enjeux environnementaux et climatiques.

Cette année, la lutte contre la pollution du plastique est le mot d’ordre de cette journée mondiale, le #BeatPlasticPollution étant massivement relayé sur les réseaux sociaux. La Thaïlande, particulièrement touchée par le changement climatique et la pollution plastique, demeure un acteur de poids dans cette lutte.

Elle a notamment co-organisé avec la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) le premier forum international sur les sols et l’eau en 2024, et accueille la septième édition de la conférence internationale sur les ressources et les sciences de l’environnement du 6 au 8 juin 2025.

La jeunesse thaïlandaise et asiatique mise en lumière

Ce jeudi 5 juin 2025, la fondation Tzu Chi a organisé une session de dialogues entre jeunes d’Asie-Pacifique afin d’échanger sur des solutions pour lutter contre la pollution massive de plastique, en collaboration avec l’ESCAP (Commission Économique et Sociale des Nations Unies pour l’Asie et le Pacifique).

Des figures emblématiques thaïlandaises ont notamment pu intervenir, comme “Lilly” Satidtanasarn, activiste environnementale travaillant pour l’ONU, surnommée la “Greta Thunberg de la Thaïlande”. Pleng Kruesopon, co-fondatrice de l’ONG Care for Coral est également intervenue.

Care for Coral a pour but de sauver les récifs coralliens de la région Asie-Pacifique ; c’est l’ONG créée par des jeunes et reconnue par les Nations Unies, la plus influente de la région. Cette initiative a permis à la voix de la jeune génération de se faire entendre, et de constater que tout espoir n’était pas perdu. 

Interdiction des sacs plastiques à usage unique : utopie ou réalité ?

Dans son discours introductif, Lilly Satidtanasarn a évoqué le ban des sacs plastiques à usage unique, que la Thaïlande a commencé à appliquer en 2020. Cependant, la réalité semble toute autre. Il est très courant de voir les Thaïlandais se promener avec un ou plusieurs sacs en plastique à la main, contenant eux-mêmes divers sachets de nourriture emballée dans du plastique.

Par ailleurs, bien que l’eau du robinet soit jugée potable par les autorités, elle n’est pas bue par la population. Cette situation implique une omniprésence des bouteilles d’eau en plastique. De plus, contrairement aux pays européens, les pailles en plastique à usage unique ne sont pas interdites, et dans un pays chaud et tropical comme la Thaïlande, il est de coutume de régulièrement consommer des boissons fraîches, impliquant un usage massif des plastiques à usage unique : une paille pour boire une bouteille d’eau en plastique, elles-mêmes contenues dans un sac plastique.

En d’autres termes, la Thaïlande a encore beaucoup de travail avant de pouvoir dire adieu aux plastiques à usage unique. 

La Thaïlande : victime d’un “néocolonialisme de déchets plastiques” 

Par ailleurs, la Thaïlande, et plus largement la région Asie-Pacifique, font face à un autre défi majeur : elles sont devenues les principales destinations des déchets plastiques importés des pays occidentaux, sous prétexte de dynamiser le commerce du recyclage.

Selon Proparco (filiale de l’Agence Française de Développement), la Thaïlande produit environ 2,5 millions de tonnes de déchets plastiques chaque année, dont seuls 25% sont recyclés. 

Un désir d’agir à l’échelle internationale 

Cependant, la Thaïlande a appliqué une loi interdisant l’importation de déchets plastiques depuis le 1er janvier 2025, et montre son désir de lutter contre ce phénomène en prenant part aux COP (Conférence des Parties) et à d’autres actions internationales. Le royaume doit notamment rendre une Contribution Déterminée au niveau National (CDN) avant la COP 30, qui se déroulera à Belém, au Brésil, du 10 au 21 novembre 2025.

Une CDN est un plan d’action climatique qu’un pays doit soumettre aux Nations Unies, expliquant par quels moyens il compte réduire ses émissions de gaz à effet de serre et s’adapter au changement climatique. Ces CDNs prennent place dans le cadre des Accords de Paris, signés en 2015, visant à limiter le réchauffement planétaire à 2°C d’ici la fin du siècle.

La Thaïlande ayant ratifié ce traité international, elle doit fournir une CDN tous les 5 ans. Actuellement en train de préparer le brouillon de sa nouvelle CDN, le royaume a notamment décidé d’y inclure le secteur agricole, n’y figurant pas jusque-là. Bien que la lutte ne soit pas encore gagnée, ces initiatives montrent que la Thaïlande est devenue un pays engagé dans la résolution de cette crise environnementale. 

Par Wandee Hervier – Thailande-fr.com – 7 juin 2025

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