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Des Cambodgiennes sauvées d’un trafic de mariages forcés en Chine

En six mois, 187 Cambodgiennes ont été secourues alors qu’elles étaient victimes de trafic à des fins de mariage en Chine. Des ONG s’alarment et appellent à des sanctions.

Des mariages forcés orchestrés depuis le Cambodge

Le ministère cambodgien de l’Intérieur a révélé, le 1er juillet 2025, un rapport préoccupant : près de 200 femmes cambodgiennes ont été secourues entre janvier et juin alors qu’elles étaient victimes d’un trafic de mariages forcés en Chine. Une annonce qui suscite l’inquiétude des défenseurs des droits humains, qui exhortent les autorités à renforcer la lutte contre les réseaux criminels impliqués.

D’après Sok Veasna, directeur général du département général de l’immigration, cité par WCC,   118 personnes — dont 104 Cambodgiens et 14 Chinois — ont été interceptées aux frontières du pays, notamment dans les aéroports, alors qu’elles étaient soupçonnées d’être impliquées dans des cas de traite. Ces interventions ont eu lieu dans le cadre de 59 affaires distinctes, la plupart concernant des femmes attirées à l’étranger sous de faux prétextes pour être mariées de force à des ressortissants chinois.

Ces femmes, précise le rapport, ont été trompées par des intermédiaires utilisant des procédés psychologiques, financiers et matériels pour les persuader de quitter le pays.

Une coopération renforcée pour rapatrier les victimes

En parallèle, les services d’immigration ont facilité le retour de 188 ressortissants cambodgiens en provenance de Chine, dans le cadre de 78 dossiers de traite. Parmi eux, 187 étaient des femmes. Une majorité d’entre elles avaient été mariées de force, victimes d’un système organisé par des réseaux transnationaux.

Les ONG tirent la sonnette d’alarme

Ny Sokha, président de l’association de défense des droits humains ADHOC, confirme que son organisation intervient régulièrement pour secourir des femmes cambodgiennes mariées de force en Chine. Il considère les chiffres du gouvernement comme préoccupants.

« Nous continuons d’observer que les Cambodgiennes, en particulier, sont victimes de tromperies de la part de certaines entreprises et courtiers malhonnêtes. Elles sont prises dans des filets de traite, que ce soit à des fins de travail ou d’exploitation sexuelle », déclare-t-il.

S’il salue les efforts des autorités, Ny Sokha réclame toutefois des mesures judiciaires plus fermes contre les auteurs de ces crimes, y compris ceux qui agissent dans l’ombre : « Les responsables ne sont pas toujours visibles. Les autorités doivent remonter les filières jusqu’aux commanditaires et garantir la justice pour les victimes. »

Un phénomène persistant et en hausse

Le rapport de Sok Veasna s’inscrit dans une tendance inquiétante. En mars dernier, le Comité national de lutte contre la traite des êtres humains avait déjà révélé une hausse de ces crimes pour l’année 2024, avec 197 affaires recensées, soit une augmentation de plus de 20 % par rapport à 2023.

Du côté des ONG, ADHOC a rapporté avoir secouru 25 victimes en Chine au cours de l’année écoulée. Parmi les 29 femmes identifiées, 28 avaient été contraintes à un mariage.

Appel à la vigilance

Face à l’ampleur du phénomène, les autorités exhortent la population à faire preuve de prudence et à se renseigner avant tout départ à l’étranger. « Les femmes doivent être particulièrement vigilantes face aux promesses alléchantes. Il est crucial de vérifier les informations avant de s’en remettre à des tiers pour voyager ou travailler à l’étranger », alerte Sok Veasna.

Lepetitjournal.com – 6 juillet 2025

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