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Thaïlande : manifestation à Bangkok contre la guerre et le gouvernement de Paetongtarn Shinawatra

À Bangkok, près de 2 000 manifestants se sont réunis samedi 2 août pour demander la démission de la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, suspendue début juillet et sous le coup d’une enquête de la Cour constitutionnelle. Ces manifestants, pour la plupart nationalistes ou royalistes, l’accusent de trahison nationale.

Les manifestants lui reprochent un appel téléphonique controversé, il y a un mois et demi, avec le leader cambodgien Hun Sen. Et plus largement la gestion de la crise avec le Cambodge, qui a fait la semaine dernière plus de 40 morts au total des deux côtés.

Le Monument de la Victoire est éclairé pour l’occasion en bleu – rouge – blanc, les couleurs du drapeau Thaïlandais. Assise dans la foule, Deng, 75 ans, est venue, dit-elle, par patriotisme : « Peu importe qui dirige, je veux tout sauf la famille Shinawatra ».

La Première ministre suspendue, Paetongtarn Shinawatra, est l’héritière d’un clan, historiquement opposé à l’armée et aux élites proches de la royauté. 

Le conflit avec le Cambodge est donc une occasion de plus pour les partisans nationalistes et royalistes de la critiquer. 

« On doit se défendre. Les villageois souffrent, les hôpitaux sont touchés, des enfants blessés. Des enfants sont morts dans les bras de leurs parents. Ce n’est pas normal », dit cette autre manifestante.

Plus loin, Chalemchai, manifestant au polo jaune – couleur de la monarchie – dénonce lui aussi le conflit : « Les Cambodgiens et les Thaïlandais s’aiment bien en réalité, mais les deux gouvernements, issus chacun de grandes familles, ne pensent qu’à leurs intérêts. La Première ministre a vendu les intérêts de notre pays au Cambodge. Nous, on aime nos soldats, on aime notre pays et notre roi ». 

Le gouvernement thaïlandais ne fait pas du bon travail en ce moment. Nous, on soutient l’armée thaïlandaise. On ne voulait pas la guerre, mais notre gouvernement, lui, n’a rien fait pour l’empêcher. Ça affaiblit notre image, l’image du pays. On déteste ce gouvernement. On ne déteste pas les Cambodgiens, mais leur dirigeant qui, lui, fait n’importe quoi. Les Cambodgiens disent qu’il y a un cessez-le-feu, mais ils cherchent toujours à provoquer quelque chose…

La Cour constitutionnelle n’a pas encore statué sur l’avenir de la Première ministre. Mais dans cette manifestation, à Bangkok, tous espèrent qu’elle démissionne ou soit définitivement suspendue, et entraîne dans sa chute le clan Shinawatra, de plus en plus fragile.  

Par Juliette Chaignon – Radio France Internationale – 2 août 2025

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