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En Birmanie, plus de 300 arrestations après une perquisition dans un centre d’escroquerie en ligne

L’industrie des escroqueries en ligne en Asie du Sud-Est engrange environ 37 milliards de dollars par an, selon l’ONU en 2023. La répression de ces grands complexes est très médiatisée.

L’armée birmane a déclaré, mercredi 19 novembre, avoir perquisitionné un centre d’escroquerie en ligne à la frontière avec la Thaïlande. La junte a pris d’assaut le centre de jeux et d’escroquerie de Shwe Kokko, mardi matin, selon le média d’Etat The Global New Light of Myanmar, et « 346 ressortissants étrangers ont été arrêtés ». Près de 10 000 téléphones portables utilisés dans des opérations de jeux d’argent en ligne ont également été saisis.

Le Global New Light of Myanmar a rapporté que l’entreprise Yatai, dirigée par le Sino-cambodgien She Zhijiang, était « impliquée » dans la gestion de Shwe Kokko. M. She a été arrêté en Thaïlande en 2022 et extradé la semaine dernière vers la Chine, où il fait face à des accusations de participation à des opérations de jeu en ligne et d’escroquerie.

Selon Washington, il a transformé un village à la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande en ce qui est aujourd’hui Shwe Kokko, une ville « construite sur mesure pour le jeu, le trafic de drogue, la prostitution et les escroqueries visant des personnes dans le monde entier ».

L’industrie des escroqueries en ligne en Asie du Sud-Est engrange environ 37 milliards de dollars par an, selon l’ONU en 2023. En Birmanie, en particulier, des complexes tentaculaires, où des escrocs en ligne ciblent des étrangers avec des arnaques sentimentales et commerciales, ont prospéré le long de la frontière poreuse avec la Thaïlande pendant la guerre civile, déclenchée par un coup d’Etat en 2021.

La plupart des sites sont sous la coupe de syndicats du crime chinois en cheville avec des milices birmanes. Selon les experts, la junte ferme les yeux sur ces réseaux aux mains de ses alliés miliciens, qui, en échange, contrôlent les régions frontalières en son nom.

Mais le pouvoir subit également des pressions pour mettre fin à ces trafics de son allié militaire chinois, irrité par le nombre de ses citoyens qui y participent et en sont la cible.

Le mois dernier, l’armée a commencé à entreprendre des perquisitions, dans ce qui ressemble à un effort de propagande, selon certains observateurs, pour que Pékin relâche sa pression.

Le Monde avec Agence France Presse – 19 novembre 2025

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