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Au Vietnam, un nouveau sport rend folle la population: « Impossible de dormir, les gens sont hantés par ce bruit »

Le pickelball provoque des conséquences inattendues au Vietnam, où il est devenu un sport très populaire. Mais de nombreux habitants n’en peuvent plus, à cause du bruit des balles sur les raquettes.

Une balle et une raquette rigides et des millions de pratiquants: au Vietnam, où la mode du pickleball se répand à la vitesse d’un smash, le bruit provoqué par ce sport loisir use les nerfs des riverains et préoccupe les autorités sanitaires.

En plein essor aussi en Amérique du Nord, le pickleball ou tennis léger s’est répandu comme une traînée de poudre depuis deux ans au Vietnam, avec pas moins de 16 millions de pratiquants selon la fédération PPA Tour Asia.

A mi-chemin entre le tennis, le ping-pong et le badminton, la discipline, imaginée au départ pour les enfants, offre convivialité et simplicité de pratique.

Seul défaut: chaque rebond de la balle de plastique dur sur la raquette produit un « plop » sonore, comparable à celui d’une bouteille de champagne que l’on débouche. « Ca me rend folle », témoigne Hoa Nguyen, 44 ans, qui habite près d’un complexe de plusieurs courts dans la banlieue nord de Hanoï.

Une nuisance accrue par le fait que les milliers de courts aménagés depuis deux ans à travers le pays l’ont le plus souvent été au pied de tours d’immeubles, où le son et les vivats des spectateurs résonnent à l’infini.

« Les gens jouent jusqu’au milieu de la nuit. Impossible de dormir, ca fait plop-plop-plop sans arrêt », ajoute Mme Nguyen, qui dit avoir déposé plusieurs fois plainte, en vain.

Le phénomène a pris de telles proportions que le pickleball est selon l’application officielle iHanoi devenu la première cause de plaintes pour bruit dans la capitale vietnamienne, devant les klaxons.

Le pickleball, un « danger sanitaire »

La pression monte pour que les autorités fassent au minimum appliquer la loi contre les nuisances nocturnes. Les médias d’Etat eux-mêmes se sont emparés du sujet, évoquant un « danger » sanitaire.

« Le bruit constant des balles n’est pas seulement gênant, il provoque également du stress, perturbe le sommeil et augmente les risques cardiovasculaires », souligne ainsi le média VTC sur son site, ajoutant que « les gens sont hantés par le bruit des plop ». Avec à terme des risques pour la performance économique du pays. « Avec le bruit de ces balles, je n’arrive pas à me concentrer. Mon esprit est vide », déplore Duong, un lycéen de Hanoï âgé de 16 ans, inquiet pour son avenir professionnel.

Gérante d’un dortoir pour ouvriers à Ho Chi Minh-Ville, mégapole qui compte pas moins de 1.000 courts, Lam Thanh, 50 ans, fait déjà les comptes. « Beaucoup de locataires sont partis car ils ne supportaient plus le bruit », s’inquiète-t-elle. « Le bruit des raquettes, les exclamations, les cris, les plaisanteries, ça nous épuise. »

Pham Duc Trung, 37 ans, entraîneur de pickleball à Hanoï, fait valoir que cette discipline est un loisir populaire par excellence. « La raquette est légère, la balle est légère, tout le monde peut y jouer, les adultes comme les enfants », souligne-t-il. Et même, « le bruit de la balle sur la raquette est plutôt agréable », juge-t-il. Un avis que tout le monde au Vietnam n’entend pas de cette oreille.

Agence France Presse – 28 décembre 2025

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