XIV ème Congrès national du Parti communiste vietnamien : une ère d’ascension

Du 19 au 26 janvier 2026, le Parti communiste vietnamien tiendra à Hanoï son 14ème congrès national, grand rendez-vous politique organisé tous les cinq ans. Pour la 14ème fois de son histoire, le Parti se réunira afin de fixer le cap des cinq années à venir et d’adopter une nouvelle feuille de route couvrant l’ensemble des grands domaines de l’action publique : politique, diplomatie, économie, société, culture et éducation.

Quatre tâches principales attendent les membres du Parti : examiner les rapports politiques et économiques du mandat qui s’achève, faire le bilan de 40 années de reformes du “Doi Moi” (« Renouveau » en français), élire un nouveau Comité central de 200 membres et un nouveau secrétaire général, définir une feuille de route pour les cinq années à venir, sur le plan socio-économique notamment.  
 
Mais ce 14ème Congrès se veut surtout être l’affirmation éclatante d’une ambition maintes fois martelée au cours de ces dernières années : à l’horizon 2030, le Vietnam devra être devenu un pays en développement doté d’une industrie moderne et à revenu intermédiaire supérieur, et en 2045, année du centenaire de la République, il devra avoir atteint le statut de pays développé à revenu élevé.

Tô Lâm, un secrétaire général réformateur qui imprime sa marque

« La grande question qui se pose aujourd’hui est la suivante : avons-nous accumulé suffisamment de forces et de ressources, avons-nous la volonté et la détermination nécessaires pour entrer pleinement dans cette nouvelle ère, celle de l’ascension et de la prospérité de notre nation ? La réponse est sans équivoque : oui, nous sommes prêts ».

C’est ce qui s’appelle donner le ton…  En prononçant ces paroles, le Secrétaire général du Parti a clairement voulu mettre le Vietnam tout entier sur la voie d’un « renouveau dans le renouveau » qui doit se traduire par un formidable coup d’accélérateur au cours des 20 prochaines années. 
 
Force est de constater que cette volonté d’aller de l’avant n’a rien d’un vœu pieux, loin s’en faut. En moins de deux ans à la tête du parti, Tô Lâm aura fait mieux qu’imprimer sa marque. Regroupement des ministères, remodelage des collectivités territoriales, réorganisation et modernisation de l’appareil administratif.

Le moins que l’on puisse dire du nouvel homme fort du Vietnam, qui a succédé à Nguyen Phu Truong en juillet 2024, c’est qu’il n’a rien d’un pape de transition. Simplification, décentralisation, rationalisation et efficacité semblent être les maîtres-mots qui guident son action. Tant et si bien que l’on voit mal comment changer de capitaine au beau milieu de cette tempête réformatrice qui est en train de s’abattre sur le pays, lequel a d’ailleurs mis toutes les voiles dehors avec une énergie proprement sidérante.

Entrer dans une “nouvelle ère d’ascension nationale

Pour le Secrétaire général sortant, la situation est claire : un demi-siècle après la fin de la guerre et la réunification, le Vietnam doit résolument  entrer dans une « nouvelle ère », une ère d’ascension nationale. 
 
Si la finalité de cette nouvelle ère si chère à Tô Lâm est bel et bien de bâtir une nation « prospère, puissante, démocratique, équitable et civilisée » en prenant appui sur le modèle socialiste, elle est aussi de faire du Vietnam un pays capable de se tenir aux côtés des plus grandes puissances de ce monde, d’où les grands objectifs stratégiques qui ont été définis : faire du Vietnam, d’ici 2030, un pays en développement doté d’une industrie moderne et à revenu intermédiaire supérieur, puis, à l’horizon 2045, un pays développé à revenu élevé.
 
A ce stade, trois grands leviers de développement ont été identifiés pour les années à venir : intégration, innovation et transformation numérique, économie verte et circulaire.

L’intégration internationale comme moteur de développement durable

La notion d’intégration internationale est devenue un véritable leitmotiv au Vietnam, qui y voit un moyen de se hisser à la hauteur de ses ambitions. Et sur ce point, le Secrétaire général sortant est dans la droite ligne de ses prédécesseurs des années « Doi moi ».  
 
Mais pour le Vietnam, le processus dit « d’intégration » ne se limite pas à une ouverture économique, aussi spectaculaire soit-elle. C’est surtout de développement durable et de prospérité qu’il s’agit, d’où une politique de coopération internationale clairement assumée.

Innovation, sciences et transformation numérique au cœur de la stratégie nationale

Le Vietnam n’a cessé, au cours de ces dernières années, de donner de l’ampleur à son développement scientifique et technologique, il en a même fait une « politique nationale prioritaire », tant il est convaincu que « sciences » et « technologies » sont synonymes de « prospérité » et de « développement ». 
 
Dans ce domaine comme dans bien d’autres, le pays nourrit de fortes ambitions, dont le parc de hautes technologies de Hoa Lac, situé à une trentaine de kilomètres du centre d’Hanoï, est une parfaite illustration.

Économie verte et circulaire : un choix stratégique face aux défis climatiques

Tendances fortes du moment, l’économie verte et l’économie circulaire constituent de véritables choix stratégiques, pour le Vietnam, qui doit absolument  passer d’un développement quantitatif à un développement qualitatif.   
 
Les avantages sont multiples : économiques, bien sûr, mais aussi sociaux et environnementaux. Le Vietnam est, ne l’oublions pas, l’un des pays les plus exposés aux affres du changement climatique. Aussi doit-il faire des choix clairs en matière de développement durable.

Le Vietnam se retrouve donc à un tournant de son histoire. Les ambitions qu’il affiche ont de quoi donner le vertige, mais le dynamisme qu’il manifeste force l’admiration et il y a gros à parier que le Congrès du Parti va confirmer cette formidable envie d’aller de l’avant, d’aller toujours plus loin et plus vite.

Lepetitjournal.com – 30 décembre 2025