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Connaissez-vous l’histoire du vieux quartier de Hanoï ?

Lepetitjournal.com vous fait découvrir un centre d’échange culturel dans le vieux quartier d’Hanoi qui retrace toute l’histoire de la ville : De la légende du dragon d’or, en passant par la période coloniale et des influences européennes sur l’architecture du quartier marchand, jusqu’à la fin de la période de l’économie socialiste planifiée. 

C’est au croisement de la rue Hang Buom à Hanoï que l’on retrouve un centre d’échange culturel caché parmi les mille activités du vieux quartier, le plus animé et captivant de la capitale. Ce lieu -qui est géré par le comité populaire du district de Hoan Kiem- offre un calme non négligeable quand on souhaite s’échapper des bruits assourdissants des motocyclettes de la capitale. Le bâtiment s’élève sur deux étages et possède deux types d’exposition gratuite : l’une qui est temporaire au premier étage, tandis que l’autre est permanente, au deuxième étage et porte le nom de « permanences and metamorphosis”. L’exposition, écrite en vietnamien, français et anglais, retrace plus de 1000 ans d’histoire du “quartier des 36 rues”, un lieu qui reste encore l’un des derniers exemples de quartiers marchands traditionnels en Asie du Sud-Est.

L’origine du vieux quartier de Hanoï 

L’histoire de la ville commence en 1010. Le roi Ly Thai Ho décide d’installer son état centralisé dans un autre territoire. Il cherche ainsi à affirmer le pouvoir politique de sa nouvelle dynastie et à asseoir son autorité. Il choisit donc l’actuel emplacement de Hanoï, où, selon la légende, il aurait vu un dragon d’or s’envoler dans le ciel. 

Ly Thai Ho y voit un site idéal d’un point de vue commercial : Hanoï se trouve à la jonction des principales routes terrestres et fluviales, idéales pour acheminer des marchandises. Progressivement, un quartier composé de corporations d’artisans et de marchands se structure. Des groupes de vendeurs se constituent en fonction de leur village d’origine et par des sociétés spécialisées dans la production ou la vente d’une marchandise particulière, comme les joailliers originaires du village de Châu Khê dans la rue de Hang Bac. 

L’arrivée des Français marque un tournant dans le vieux quartier

L’arrivée des Français et l’établissement d’un protectorat marquent un tournant majeur dans l’histoire du quartier, puisqu’il a permis à Hanoï de devenir la capitale de l’Indochine en 1902. La ville connaît un étalement urbain sans précédent et voit émerger les influences architecturales européennes. L’exposition présente les différents types d’habitations du vieux quartier en modèle réduit qui ont évolué au fil du temps, comme par exemple, les “maisons tube” des commerçants – nommées ainsi car elles sont très longues et faites de bois -. 

L’influence française se ressent avec la construction de bâtiments inspirés du style néo-classique. Dans les années 30, on voit apparaître le style art déco avec l’utilisation du béton. Puis, suite à la guerre d’Indochine, le Nord-Vietnam prend son indépendance, mais se retrouve plongé dans une autre guerre face à son voisin du Sud et les États-Unis. 

Le vieux quartier est fragile et classé au Patrimoine national 

Pendant cette longue période, les quartiers ne sont pas touchés par les bombardements mais souffrent d’une économie de guerre. La zone marchande devient un quartier résidentiel où cohabitent habitants et nouveaux arrivants. Les résidents deviennent fonctionnaires ou travaillent dans des coopératives d’État. En 1960, le gouvernement nationalise le logement et la plupart des lieux de culte. Le ciment étant prohibé en raison de l’économie de guerre, les extensions de maisons existantes ne sont autorisées qu’avec des matériaux de récupération. En 1986, le Vietnam décide de rentrer dans l’économie de marché. Le commerce privé repart à la hausse et le pays connaît une croissance démographique extrêmement rapide… mais aussi de profonds bouleversements. Les bâtiments se dégradent et l’afflux de nouveaux capitaux transforment les vieilles maisons en immeubles de plusieurs étages, ce qui perturbe l’harmonie du quartier. 

L’exposition se termine sur ces enjeux de conservation et la volonté du gouvernement de préserver son identité, en classant le vieux quartier au patrimoine national en 2004 et en adoptant des mesures de gestion en 2013 pour protéger le patrimoine architectural et urbain.

Malgré l’expansion rapide de la ville et les constructions qui ne cessent de croître, le centre-ville reste une zone touristique très visitée et aux multiples secrets… Aujourd’hui, le “quartier des 36 rues” se compose de 76 rues, dont environ 47 qui ont conservé leur ancienne dénomination, commençant par « Hang » (signifiant « marchandise »).

Pour comprendre l’urbanisme du vieux quartier, ainsi que les enjeux de préservation de la culture des bâtiments, rendez-vous au centre culturel ici :  50 P. Đào Duy Từ, Hàng Buồm, Hoàn Kiếm, Hà Nội   – Gratuit, ouvert tous les jours de 8h00 à 18h00 

Par Léo-Paul Guyot – Lepetitjournal.com – 12 janvier 2023

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