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Guerre au Myanmar : la Thaïlande veut jouer les médiateurs de paix

La Thaïlande est prête à négocier des pourparlers de paix entre le gouvernement militaire du Myanmar et les combattants de la résistance.

Les combats se sont intensifiés le week-end dernier dans la ville commerciale clé de Myawaddy, située en face de Mae Sot, à Tak.

Le Dr Prommin Lertsuridej, secrétaire général du Premier ministre, a déclaré le lundi 22 avril :

« La position du gouvernement thaïlandais sur le conflit du Myanmar est de plaider en faveur d’une résolution pacifique et de fournir une aide humanitaire.

Le rôle de la Thaïlande est de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider à résoudre le conflit dans le pays voisin, et un tel rôle est également attendu par la communauté internationale ».

À la question de savoir si le gouvernement du Myanmar ou les rebelles des minorités ethniques ont indiqué qu’ils prendraient part aux négociations, le Dr Prommin a répondu qu’aucune demande directe n’avait été formulée.

Mais il a fait remarquer que le ministère des Affaires étrangères devait s’efforcer de parvenir à une résolution pacifique du conflit.

Selon le Dr Prommin, le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Parnpree Bahiddha-Nukara, inspectera la situation à la frontière au nom du Premier ministre, suite à la création d’un comité gouvernemental axé sur la situation et présidé par M. Parnpree.

Les membres du comité seraient des hauts fonctionnaires, notamment des secrétaires permanents du ministère de la Défense, du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l’Intérieur.

Le Dr Prommin a déclaré que le gouvernement était prêt à faire face à un afflux de réfugiés fuyant les combats au Myanmar, ajoutant que des procédures étaient en place et qu’elles seraient modifiées en fonction de l’évolution de la situation.

Il a également fait écho à l’avertissement du gouvernement selon lequel tout débordement du conflit est inacceptable.

M. Parnpree a déclaré lundi que le comité se réunirait mardi avant la réunion hebdomadaire du gouvernement, et qu’il inspecterait la situation dans le district de Mae Sot à Tak dans l’après-midi.

Il a déclaré qu’il n’était pas nécessaire d’ouvrir d’autres abris temporaires pour les réfugiés, car le plan actuel gère efficacement la situation.

Les réfugiés birmans seraient harcelés en Thaïlande

Environ 3 000 personnes ont fui Myawaddy pour Mae Sot au cours du week-end afin d’échapper à l’escalade du conflit.

Environ 2 000 d’entre elles sont retournées à Myawaddy lundi.

D’après des organisations humanitaires, le retour rapide de nombreux réfugiés aux Myanmar serait dû au fait qu’une fois en Thaïlande, ils seraient harcelés par des policiers thaïlandais qui menacent de les renvoyer au Myanmar s’ils ne payent pas d’importantes sommes d’argents.

Les réfugiés seraient entassés derrière des barbelés et il n’y aurait pas de nourriture pour tout le monde, ce qui incite nombre d’entre eux à faire le choix de retourner au Myanmar malgré les dangers.

Le centre de commandement de Tak a déclaré que deux abris temporaires avaient été ouverts à Mae Sot et un dans le district d’Umphang.

À midi lundi, le nombre de réfugiés à Mae Sot s’élevait à 1 142 et à 77 dans le district d’Umphang de Tak.

Le ministre de la Santé publique Cholnan Srikaew, qui a visité l’hôpital de Mae Sot lundi, a déclaré que six hôpitaux de Tak étaient prêts à faire face à des situations d’urgence suite à l’escalade du conflit.

Il a indiqué que l’hôpital de Mae Sot avait activé une réponse d’urgence après que 22 personnes y aient été transportées d’urgence samedi soir.

Le Dr Cholnan a déclaré que 41 blessés au total avaient besoin d’une intervention chirurgicale et qu’ils seraient pris en charge par les agences de sécurité après leur sortie de l’hôpital.

Bombardements et nouvelles alliances

Les forces du Myanmar ont envoyé des avions pour bombarder, tard dans la nuit de dimanche à lundi, plusieurs sites saisis par les combattants de la résistance, dont le 275ᵉ bataillon, qui se trouve à environ 3 km de la frontière.

Les forces rebelles auraient mis le feu à plusieurs immeubles de bureaux et se seraient emparées des bâtiments de l’immigration et des douanes aux 1ᵉʳ et 2ᵉ ponts de l’amitié entre la Thaïlande et le Myanmar.

Les postes de contrôle ont été fermés lundi par les forces rebelles.

Une source de sécurité a déclaré lundi que le changement d’alliance de la Border Guard Force (BGF) du colonel Saw Chit Thu, qui était initialement alliée à la junte, suscite l’inquiétude des militaires du Myanmar.

La BGF, qui s’est transformée en armée nationale karen (KNA), compte 7 000 combattants, et parmi ses armes figurent des roquettes antichars et des drones.

Des dissensions entre Karens chrétiens et bouddhistes avaient entrainées la formation de groupes de Karens opposés à l’Union Nationale Karen (KNU) qui s’étaient ensuite alliés à la junte militaire du Myanmar.

Voyant que le régime du Myanmar est sur le point de s’effondrer, ils auraient demandé aux groupes de résistance de se battre avec eux pour un État karen autonome.

La Thaïlande veut offrir davantage d’aide humanitaire

Entre-temps, la commission parlementaire des affaires militaires a déclaré qu’elle inviterait les agences concernées à expliquer les mesures prises pour aider les Thaïlandais touchés par les combats.

Dans sa mise à jour hebdomadaire sur les questions internationales concernant la Thaïlande au cours de la semaine écoulée, le ministère des Affaires étrangères a déclaré que la Thaïlande envisageait d’offrir davantage d’aide humanitaire aux citoyens du Myanmar.

Le porte-parole du ministère, Nikorndej Balankura, a déclaré que la Thaïlande attachait de l’importance à la fourniture d’une aide humanitaire aux citoyens du Myanmar touchés par les combats.

Le gouvernement étudiera également les moyens d’accroître l’aide humanitaire en se coordonnant avec les organisations internationales et les organisations civiles qui travaillent le long de la frontière pendant la crise actuelle.

Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 23 avril 2024

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