Le nouveau gouvernement en Thaïlande menace-t-il les nouveaux visas ?

L’arrivée au pouvoir de Paetongtarn Shinawatra pourrait amener des changement sur les nouveaux visas mis en place en Thaïlande.

Même si elle vient du même parti politique que l’ancien Premier ministre, le Pheu Thai, Paetongtarn et son nouveau gouvernement, qui devrait être nommé d’ici 3 semaines, pourraient changer la donne sur les nouveaux visas.

L’avenir des nouveaux visas est-il menacé ?

La destitution surprise du Premier ministre Srettha Thavisin et l’élection de Paetongtarn Shinawatra pour le remplacer aura certainement des répercussions dans toutes sortes de directions.

Mais, il est pratiquement certain que la nouvelle administration, toujours dirigée par le parti Pheu Thai, se penchera sur la question de l’immigration et des visas le plus tôt possible.

La vision de M. Thavisin était d’étendre massivement les possibilités d’entrée et de prolongation pour les touristes exemptés de visa, tout en créant un nouveau visa pour les visiteurs de longue durée ayant une activité légale en tête.

Mais, le ministère des Affaires étrangères, qui a fait adopter les changements au sein du gouvernement, a peut-être pris plus que ce que le nouveau gouvernement peut mâcher.

Les failles de l’exemption de visa de 60 jours

La dernière règle en date permet aux touristes exemptés de visa de bénéficier d’un séjour de 60 jours à l’arrivée et d’une prolongation de 30 jours auprès des services d’immigration locaux.

Rien n’empêche ces touristes de quitter le pays, par exemple, lors d’un saut à la frontière, et de répéter la procédure indéfiniment.

Il suffirait donc de quitter brièvement le pays, même pour une heure ou deux, quatre fois par an pour obtenir un permis de séjour permanent en Thaïlande, sans aucun visa.

Il n’est pas nécessaire de présenter quelque document que ce soit.

Interrogé sur les admissions multiples, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déclaré que, bien entendu, toutes les entrées en Thaïlande étaient soumises à l’appréciation de l’agent de l’immigration.

En d’autres termes, on ne peut jamais être sûr de ce qui va se passer par la suite.

Un touriste pourrait être refusé, tandis qu’un autre pourrait être accueilli sans problème, un scénario qui créerait la mauvaise publicité que le gouvernement thaïlandais déteste.

La solution évidente est que le nouveau gouvernement thaïlandais limite les entrées dans le cadre du régime d’exemption de visa à une ou deux par période de douze mois.

Les confusions autour du visa destination Thaïlande (DTV)

Le nouveau visa destination Thaïlande est une mesure attendue depuis longtemps pour résoudre le problème des nomades numériques ou des travailleurs à distance, qui ont été dans l’incertitude juridique pendant les 20 dernières années.

Le DTV permet à ceux qui dépendent d’une entreprise étrangère et/ou qui ont des clients à l’étranger de recevoir un visa de cinq ans à entrées multiples qui, avec une extension auprès de l’immigration locale, leur permet de rester dans le royaume jusqu’à 360 jours (180 à l’entrée + 180 à l’extension).

Ils doivent ensuite « quitter le pays » pour recommencer la procédure.

Il est difficile de savoir si les contrats ou le portefeuille de travail du travailleur à distance doivent être mis à jour, ou si aucun contrôle supplémentaire n’est effectué pendant les cinq ans.

On peut facilement imaginer le scénario selon lequel certains travailleurs à distance seraient contrôlés plus minutieusement que d’autres lors des visites répétées ou au stade de l’extension.

Sans parler des énormes files d’attente qui risquent de se former dans les aéroports, aux frontières terrestres et dans les bureaux d’immigration si les documents ne sont pas conformes aux normes.

Une solution pour sortir de la confusion serait d’autoriser le nomade numérique muni d’un DTV pendant un an, voire deux, avant que de nouveaux documents ne soient soumis à un examen minutieux.

Bien entendu, le visa est strictement réservé aux travailleurs à distance travaillant pour des clients étrangers.

Tout travail pour des clients en Thaïlande nécessite un permis de travail, pas le DTV.

La deuxième voie d’accès au DTV, tout à fait différente, consiste à participer à une activité légale définie de manière générale comme du soft power (puissance douce).

Les règles actuelles stipulent qu’un étranger peut s’inscrire à un cours de cuisine ou d’arts martiaux comme le muay thai, suivre un traitement médical, assister à des festivals musicaux et venir avec son épouse et/ou des personnes à charge en Thaïlande.

Cela signifie-t-il vraiment que quelqu’un pourrait présenter un billet pour un concert pop à venir ou une lettre pour un traitement dentaire et recevoir, en retour, un visa à entrées multiples de cinq ans ?

Vraisemblablement pas, mais l’absence d’informations précises est un véritable piège.

Ces visas pour promouvoir le soft power doivent être révisés de toute urgence.

L’importance de clarifier les informations sur les nouveaux visas

Les nouvelles politiques d’immigration montrent tous les signes d’un passage en force au sein de l’ancien gouvernement sans trop de délibérations.

Le ministère des Affaires étrangères a suivi les instructions de l’ancien Premier ministre pour stimuler le tourisme et les recettes quoi qu’il arrive, laissant les détails gênants à régler plus tard aux points d’entrée et dans les bureaux de l’immigration dans tout le pays.

Mais les étrangers détestent l’ambiguïté, comme on le voit également dans le tumulte autour de l’impôt sur le revenu des personnes physiques et des revenus provenant de l’étranger.

Plus tôt le gouvernement commencera à clarifier plutôt qu’à dicter, mieux ce sera pour toutes les parties concernées.

Toutelathailande.fr avec Pattaya Mail – 19 août 2024