Culture de Dông Son : 100 ans déjà depuis la première découverte
Cette année marque le 100e anniversaire de la première découverte de la culture de Dông Son lors d’une fouille en 1924. Des travaux de recherches ont notamment montré que la technique métallurgique de cette époque s’était développée jusqu’à son apogée.
Dông Son était autrefois un village situé au bord du fleuve Ma, à présent devenu le quartier de Hàm Rông (ville de Thanh Hoa, province homonyme, dans le Centre). Ce nom a été choisi pour symboliser l’illustre culture du début de l’âge de fer au Vietnam.
La première fouille archéologique de Dông Son fut réalisée en 1924 par un Français à Thanh Hoa et ses résultats furent publiés dans le rapport “L’Âge du bronze au Tonkin et dans le Nord-Annam” de Victor Goloubew dans le bulletin de l’École française d’Extrême-Orient, tome 29 en 1929. Ce n’est que cinq ans plus tard que la notion de “culture de Dông Son” a vu le jour. La chronologie générale de celle-ci commence vers le VIIIe siècle avant J.C et se termine au IIe siècle après J.C.
Une répartition de vestiges très vaste
Un séminaire scientifique intitulé “La culture de Dông Son – 100 ans de découverte, de préservation et de promotion de ses valeurs” a été organisé le 9 août à Thanh Hoa pour évaluer les résultats des études et des fouilles ainsi que l’état actuel de conservation en la matière. “L’une des réalisations les plus importantes des chercheurs au cours des 100 dernières années a été d’identifier l’origine indigène de la culture de Dông Son et de montrer son unité manifeste”, a affirmé le Pr. agrégé – Dr. Bùi Van Liêm, de l’Institut vietnamien d’archéologie, lors du séminaire.
Les experts confirment que l’étendue de la culture de Dông Son est très vaste, répartie dans les contreforts, le long des rivières et ruisseaux de plusieurs provinces montagneuses du Nord, à la croisée de fleuves, et dans les plaines côtières jusqu’à la province de Quang Binh (Centre). “La densité de répartition des nécropoles est inégale. Quatre cent cinquante-deux vestiges et plus de 300 reliques de tambours de bronze ont été trouvés dans 28 villes et provinces. Thanh Hoa (Centre) en possède le plus grand nombre, soit 85. Dans cette localité, la répartition des sites est particulièrement riche et diversifiée : résidences, sépultures, ateliers de production, etc.”, a précisé M. Liêm.
Concernant la technique métallurgique de cette époque, M. Liêm a expliqué qu’elle s’était développée jusqu’à son apogée. Le bronze était utilisé dans tous les domaines de la vie matérielle et spirituelle, notamment pour les outils de production, les armes, les ustensiles ménagers, les instruments de musique ou encore les bijoux… Jarres, vases, bols et tambours en sont des exemples typiques.
Une étude conjointe menée par les Pr. associés- Dr. Nguyên Khac Su et Bùi Chi Hoàng, de l’Association d’archéologie du Vietnam, indique que la communauté de Dông Son était densément concentrée dans les plaines et les deltas des bassins de trois fleuves : Rouge, Ma et Lam. Elle pratiquait la riziculture, l’élevage de buffles, de porcs, de poulets, et des métiers artisanaux tels que la menuiserie, la peinture, la poterie et plus particulièrement la métallurgie et la fabrication de bronze et de fer.
Sur la base des résultats des études réalisées, les chercheurs participants au séminaire ont estimé que la culture de Dông Son avait fondamentalement contribué à l’histoire du pays, la plus grande partie de sa contribution datant de la naissance et du développement du premier État à la période des rois Hùng (fondateurs du pays). Des documents archéologiques en plus des légendes ont démontré qu’au cours de l’ère de Dông Son, l’économie s’est fortement développée et la société a connu des changements profonds.
Des recherches se poursuivent
Depuis 1960, Thanh Hoa mène de nombreuses recherches, explorations et fouilles archéologiques, en coordination avec l’Institut d’archéologie du Vietnam, le Musée national d’histoire du Vietnam, l’Université des sciences sociales et humaines et les agences de recherche compétentes. Plus de 120 sites liés aux outils de production et aux armes en bronze ont été identifiés. Le nombre de tambours découverts à Thanh Hoa est le plus grand parmi les provinces et villes du pays. “La recherche sur la culture de Dông Son se poursuit de manière systématique dans le cadre de la coopération entre de nombreuses agences spécialisées notamment avec un récent projet d’études et de fouilles à grande échelle sur le site de Vuon Chuôi à Hoài Duc, Hanoï. Ces travaux ont apporté des informations extrêmement importantes pour la compréhension de l’âge de fer au Vietnam, et en particulier de la culture de Dông Son”, a estimé M. Liêm.
Thanh Hoa est en train de mettre en œuvre des projets de préservation, de restauration et de promotion de la valeur des sites archéologiques, créant une base scientifique et les conditions nécessaires pour attester du statut de Dông Son comme patrimoine culturel important de la province et du pays. “Dans les temps à venir, il sera nécessaire de construire à Thanh Hoa un musée public de la culture de Dông Son”, a recommandé le Pr. agrégé – Dr. Dang Van Bài, vice-président du Conseil national du patrimoine culturel.
Les chercheurs ont convenu que pour préserver et promouvoir les valeurs de cette culture, il était nécessaire de continuer à rechercher et à clarifier de nombreuses questions liées à l’ère précédent celle de Dông Son dans le fleuve Ca, à la formation du premier État durant la période de Dông Son et à la densité des tambours de bronze dans le Centre et les hauts plateaux du Centre en particulier, comparativement à d’autres zones d’origine.
“La culture de Dông Son était la fierté du Vietnam en général et de la province de Thanh Hoa en particulier. Par conséquent, la gestion des vestiges, la préservation et la promotion de ses valeurs à Thanh Hoa sont urgentes”, a affirmé Dâu Thanh Tùng, vice-président du Comité populaire provincial.
Par Linh Thao – Le courrier du Vietnam – 31 août 2024
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