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Les réfugiés du Myanmar fuyant la guerre sont arrêtés ou rapatriés

 Ce sont des migrants, souvent illégaux, ceux qui, fuyant le Myanmar ravagé par la guerre civile et traversent la frontière avec la Thaïlande à la recherche de la paix, avec le désir de reconstruire leur vie. 

 Le flux de migrants de l’ancienne Birmanie vers la Thaïlande est enregistré depuis de nombreuses années, depuis qu’un régime militaire dictatorial était au pouvoir à Yangon, avant que la saison démocratique ne commence en 2016. Aujourd’hui, après le nouveau coup d’État militaire de 2021 et la récente loi sur le recrutement obligatoire dans l’armée birmane, de nombreux jeunes ont cherché à quitter le pays, choisissant de se rendre dans les pays voisins d’Asie du Sud-Est, en particulier en Thaïlande . Certains s’inscrivent dans des écoles, des universités et des cours d’études, en demandant des visas de résidence en tant qu’étudiants ; pour d’autres, le seul moyen est la clandestinité, dans l’espoir de trouver du travail et de régulariser leur situation.


Le gouvernement thaïlandais a toujours tenté d’endiguer le phénomène et a mis en œuvre des politiques de refoulement, créant des camps de détention pour les migrants ou des camps de réfugiés gardés par la police, ne permettant pas aux réfugiés de s’intégrer dans la société. Au cours des quatre derniers mois, la politique de refoulement a entraîné l’arrestation de près de 200 000 ressortissants du Myanmar. Selon le ministère thaïlandais du travail, les autorités policières ont inspecté 18 000 lieux de travail et autres endroits pour vérifier les documents de 256 213 travailleurs migrants. Selon le ministère, les travailleurs arrêtés pour « migration illégale » comprenaient plus de 193 000 ressortissants du Myanmar, 39 000 Cambodgiens, 15 000 Laotiens et plus de 7 000 personnes d’autres nationalités. Environ 1 830 travailleurs migrants illégaux ont été poursuivis, d’autres ont été condamnés à une amende, d’autres encore ont été placés dans des camps de détention en vue de leur rapatriement.


En effet, la junte militaire birmane a annoncé qu’un millier de travailleurs birmans ont été rapatriés en août depuis la Thaïlande. Selon l’ONG « Myanmar Humanitarian Action Centre », il s’agissait d’une rafle d’une ampleur sans précédent. Le gouvernement thaïlandais a déclaré que les contrôles sur les travailleurs migrants illégaux étaient nécessaires « pour protéger les opportunités d’emploi pour les citoyens thaïlandais ». La loi thaïlandaise elle-même interdit déjà aux travailleurs migrants de toute nationalité d’exercer 27 professions spécifiques réservées aux citoyens thaïlandais (telles que le transport de passagers, les massages traditionnels thaïlandais, la coiffure, l’interprétariat et les services de transfert d’argent). La Thaïlande accueille environ deux millions de personnes originaires du Myanmar, employées dans l’agriculture, l’hôtellerie, la pêche, l’industrie manufacturière et d’autres secteurs. Nombre d’entre eux vivent sans papiers après avoir franchi la frontière en tant qu’immigrés clandestins, dans l’espoir d’obtenir un « certificat d’identité », délivré par un bureau du gouvernement thaïlandais, leur permettant de rester dans le pays et d’y travailler régulièrement.


S’ils ne sont pas en possession de ce certificat, les migrants sont rapatriés mais, dès leur retour au Myanmar, rapporte le Myanmar Humanitarian Action Centre, ils sont emprisonnés ou enrôlés dans les divisions d’infanterie de l’armée birmane et envoyés sur la ligne de front. Dans une situation de conflit civil, le rapatriement constitue une menace sérieuse pour leur vie, note l’organisation.


Il y a ensuite les réfugiés birmans (environ 100 000) qui vivent en permanence dans des camps de réfugiés mis en place par le gouvernement thaïlandais le long de la frontière entre la Thaïlande et le Myanmar et fermés au monde extérieur. Selon les données du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), le nombre de ces réfugiés n’a cessé d’augmenter depuis 2021 en raison du conflit civil au Myanmar. Il convient de noter que la Thaïlande n’est pas partie à la Convention de 1951 sur les réfugiés et ne dispose pas d’un cadre juridique national spécifique pour la protection des réfugiés et des demandeurs d’asile. Ces réfugiés birmans sont donc bloqués en Thaïlande dans un « vide » juridique et social, alors que le gouvernement ne leur accorde pas l’autorisation de se rendre dans les pays tiers où ils souhaiteraient aller. 

Agenzia Fides – 5 octobre 2024

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