L’Union européenne met au ban 10 personnes et deux sociétés proches de l’armée
Le Conseil de l’UE a décidé le 19 avril de sanctionner 10 personnes et deux sociétés contrôlées par des militaires, Myanmar Economic Holdings Public Company Limited (MEHL) et Myanmar Economic Corporation Limited (MEC), en relation avec le coup d’État militaire perpétré au Myanmar/Birmanie le 1er février 2021 et la répression militaire et policière qui s’en est suivie contre des manifestants pacifiques.
Les personnes visées par les sanctions sont toutes responsables de l’atteinte à la démocratie et à l’État de droit au Myanmar/Birmanie, ainsi que de décisions répressives et de graves violations des droits de l’homme. Les deux entités sanctionnées sont de grands conglomérats qui opèrent dans de nombreux secteurs de l’économie du Myanmar et qui sont détenus et contrôlés par les forces armées birmanes (Tatmadaw), dont ils assurent les revenus. Les sanctions adoptées visent spécifiquement les intérêts économiques du régime militaire birman, qui est responsable du renversement du gouvernement démocratiquement élu de la Birmanie. Les sanctions sont conçues de manière à ne pas nuire indûment à la population birmane
Actions brutales de la junte militaire
La décision d’aujourd’hui est un signe de l’unité et de la détermination de l’UE à condamner les actions brutales de la junte militaire, et vise à provoquer un changement à la tête de la junte. La décision d’aujourd’hui envoie également un message clair aux dirigeants militaires : poursuivre sur la voie actuelle n’apportera que davantage de souffrances et n’accordera jamais aucune légitimité.
Les mesures restrictives, qui s’appliquent désormais à un total de 35 personnes et deux entreprises, comprennent une interdiction de voyager et un gel des avoirs. En outre, il est interdit aux citoyens et aux entreprises de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes et des entités figurant sur la liste.
Les mesures restrictives préexistantes de l’UE restent également en place. Il s’agit notamment d’un embargo sur les armes et les équipements susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, d’une interdiction d’exportation de biens à double usage destinés à l’armée et à la police des frontières, de restrictions à l’exportation d’équipements de surveillance des communications susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne et d’une interdiction de la formation militaire et de la coopération militaire avec le Tatmadaw.
Gel de toute aide aux organismes gouvernementaux
Les mesures restrictives de l’UE s’ajoutent à la rétention de l’aide financière destinée directement au gouvernement et au gel de toute aide aux organismes gouvernementaux qui pourraient être considérés comme légitimant la junte.
L’UE reste un soutien indéfectible du peuple du Myanmar/Birmanie et de la transition démocratique du pays. En signe tangible de ce soutien, la Commission européenne a récemment alloué 9 millions d’euros supplémentaires d’aide humanitaire d’urgence pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Depuis 1994, l’UE a fourni 287 millions d’euros d’aide humanitaire au Myanmar, 20,5 millions d’euros ayant été alloués en 2021 jusqu’à présent. L’UE travaille avec des partenaires humanitaires indépendants et de confiance pour répondre aux besoins de protection, d’alimentation, de nutrition et de santé des personnes les plus vulnérables, notamment dans les États de Rakhine, Chin, Kachin et Shan.
Gavroche-thailande.com – 20 avril 2021
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