Birmanie : l’UE et Londres frappent les secteurs du bois et des pierres précieuses
L’Union européenne et le Royaume-Uni ont annoncé lundi de nouvelles sanctions visant la junte birmane et les secteurs des pierres précieuses et du bois en rétorsion à la répression en cours depuis le coup d’Etat.
Plusieurs ministres et vice-ministres ainsi que le procureur général ont été ajoutés à la liste des personnes sanctionnées par l’UE, selon le communiqué de l’UE.
Elle sont considérées comme « responsables de l’affaiblissement de la démocratie et de l’État de droit et de graves violations des droits de l’homme commises dans le pays ».
Quatre sociétés ont en outre été ajoutées à la liste.
« Les quatre entités sont soit détenues par l’État, soit contrôlées par les forces armées birmanes (Tatmadaw) et contribuent directement ou indirectement aux revenus ou aux activités de l’armée », précise le communiqué.
« En ciblant les secteurs des pierres précieuses et du bois, ces mesures visent à restreindre la capacité de la junte à tirer profit des ressources naturelles de la Birmanie, tout en étant conçues de manière à ne pas nuire indûment à la population ».
Depuis le coup d’Etat du 1er février et la répression qui a suivi, la liste noire compte au total 29 personnes et six entités.
Les sanctions sont individuelles et consistent en une interdiction de voyager dans l’UE et le gel des avoirs.
Le Royaume-Uni, qui avait déjà annoncé plusieurs salves de sanctions, vise cette fois de manière collective le Conseil d’administration mis en place par la junte pour gérer les affaires de l’Etat (SAC), expliquant que ce dernier « continue à saper la démocratie et à réprimer brutalement la population civile ».
Londres, qui abrite un centre financier international majeur, s’en prend également à une entreprise du secteur du bois (Myanmar Timber Enterprise) et une du secteur des pierres précieuses (Myanmar Pearl Enterprise), ciblant des secteurs qui « génèrent des millions en revenus pour le régime ».
Cité dans un communiqué, le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a expliqué vouloir « viser les finances de ce régime illégitime » : « L’armée continue à miner la démocratie et à tuer brutalement des civils. Nous continuerons (à) sanctionner les responsables tant que la démocratie n’est pas rétablie ».
L’UE a par ailleurs maintenu son embargo sur les ventes d’armes et les équipements susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, ainsi que l’interdiction d’exporter des biens à double usage destinés à l’armée et à la police des frontières.
L’UE a également décidé de continuer à bloquer l’aide financière destinée directement au gouvernement et de geler toute aide de l’UE qui pourrait être considérée comme légitimant la junte.
Mais l’UE va continuer à fournir une aide humanitaire à la Birmanie. « En 2021, elle a alloué 20,5 millions d’euros d’aide humanitaire pour répondre aux besoins immédiats des communautés déplacées et affectées par le conflit dans le pays », indique le communiqué.
Agence France Presse – 21 juin 2021
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