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Coronavirus : des Français, bloqués au Cambodge, rapatriés

Plusieurs centaines de personnes bloquées dans le royaume d’Asie du Sud-Est ont embarqué dans l’avion affrété par le gouvernement français et l’ambassade de France du pays.

Le tableau d’affichage de l’aéroport de Phnom Penh, la capitale cambodgienne, indiquait seulement cinq vols internationaux jeudi, dont deux annulés. L’un des trois restants était à destination de Doha, puis de Paris. Cet avion, affrété par le gouvernement français et l’ambassade de France au Cambodge, a embarqué 412 des 800 Français non-résidents bloqués dans le royaume d’Asie du Sud-Est.

Depuis le début de la crise du coronavirus, c’est le premier rapatriement de ce genre pour le Cambodge. La faute à l’absence de ligne directe avec la France, à l’annulation massive des vols internationaux et à la fermeture des frontières terrestres avec les voisins thaïlandais et vietnamiens. «C’est un vrai soulagement d’être ici», souffle Sokhon, à travers son masque, dans la file d’embarquement. Habitant à Bordeaux mais Cambodgien d’origine, lui, sa femme et leurs trois enfants sont venus voir de la famille dans la banlieue de Phnom Penh. «On devait repartir le 16 mars mais tous les vols ont été annulés donc on était vraiment coincés ici. On est très contents de pouvoir rentrer en France parce que c’est notre lieu de vie, mais on est inquiets de laisser de la famille derrière nous. Avec le système de santé cambodgien, on ne sait vraiment pas ce qui va se passer pour eux.»

Des sentiments mêlés, c’est aussi ce que partagent Jean-Marie et Francine, deux Alsaciens venus rendre visite à leur fille expatriée. «Je suis soulagé de rentrer mais j’appréhende un peu le confinement en France, surtout à Strasbourg où la situation est critique», reconnaît Jean-Marie. Sa femme non plus ne cache pas son inquiétude: «On nous parle de “distanciation sociale” mais le vol sera plein à ras bord donc on ne sait pas si on arrivera sains en France. Je suis aussi inquiète pour ceux qui restent.»Car seule la moitié des Français non-résidents au Cambodge a pu rentrer jeudi. L’ambassade de France indique travailler à d’autres options pour ceux qui n’ont pas pu prendre ce premier vol, mais les places sont limitées et l’attente se fait longue.

Par solidarité, certains ont décidé de passer leur tour. C’est le cas d’Aurélie et de Jean-Marc, qui auraient pu partir vendredi. «Il y a des familles avec enfants, des gens malades qui arrivent en fin de traitement, des étudiants sans le sou… Donc on a fait le choix de ne pas prendre cet avion, explique la femme d’une quarantaine d’années originaire de Lyon. On a la chance d’avoir un vol le 28 mars qui, pour l’instant, n’a pas été annulé. On espère que ça ira.»

Confinées à Sihanoukville

Comme d’autres pays d’Asie du Sud-Est, le Cambodge a longtemps semblé préservé du virus. S’il est certainement sous-évalué, le nombre de cas augmente depuis deux semaines, et des premières mesures de prévention, comme la fermeture des écoles ou l’interdiction des rassemblements religieux, ont été prises. Officiellement, le pays ne compte que 98 cas de coronavirus (et 10 guérisons), dont 36 chez des Français. La majorité provient d’un groupe de retraités alsaciens et lorrains, en voyage au Laos et au Cambodge depuis le 7 mars. Trente et un des 36 participants, ainsi que leurs deux guides cambodgiens, ont été testés positifs au Covid-19 et placés en quarantaine dans l’hôtel Indépendance de Sihanoukville, une ville balnéaire du sud du pays. Un homme de 67 ans, présentant une pneumonie, a été transféré dans un hôpital de Phnom Penh.

«On préférerait être en France mais on ne verrait pas nos proches de toute façon», avance par téléphone une des personnes positives confinées à Sihanoukville, qui souhaite garder l’anonymat. Les malades voient un médecin deux fois par jour et ne doivent pas quitter leur chambre. «Très peu d’entre nous ont des symptômes et le suivi médical est très bon, poursuit-elle. Alors, mieux vaut prendre notre mal en patience et partir d’ici guéris, plutôt que de prendre le risque de contaminer d’autres personnes.» Pour l’instant, aucun rapatriement sanitaire n’est prévu.

Par François Camps – Le Figaro – 27 mars 2020

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