Infos Viêt Nam

Coronavirus : comment le Vietnam a limité la propagation du virus

Le pays frontalier de la Chine n’a enregistré aucun décès lié au Covid-19 et très peu de cas de contamination.

268 cas, 198 guérisons et 0 mort. Avec ce bilan, le Vietnam devient un exemple dans la lutte contre le coronavirus, y compris pour les pays occidentaux. Comment ce pays, pourtant frontalier à la Chine et pays en développement est-il parvenu à limiter la propagation du virus ?

Au Journal du dimanche , Kidong Park, représentant de l’Organisation mondiale de la santé au Vietnam, explique : «Dès les premiers cas de contamination en Chine, le gouvernement vietnamien a pris la menace très au sérieux». En effet, à la mi-janvier, un comité de gestion de crise a vu le jour réunissant ministères, médecins et scientifiques afin d’anticiper l’expansion du Covid-19. Une réunion au cours de laquelle le premier ministre Nguyen Xuan Phuc a déclaré «la guerre» au coronavirus. «Combattre l’épidémie, c’est combattre l’ennemi», a-t-il assuré à la fin du mois de janvier.

En comparaison avec les autres pays asiatiques tels que la Corée du Sud ou Singapour, le Vietnam n’a pas les moyens financiers d’éradiquer le virus. Le pays aux 94 millions d’habitants a donc entrepris une stratégie définie par le Financial Times comme «low cost».

Plutôt que de se lancer dans des tests de masse, comme ça a été le cas en Corée du Sud, le Vietnam s’est concentré sur l’isolement des personnes infectées et la recherche de tous leurs contacts. Ainsi, depuis le début de la crise, le pays communiste n’a effectué que 120.000 tests principalement sur les personnes revenues des zones de pandémie. En comparaison, au 20 mars, la Corée du Sud avait testé 338.000 personnes.

Quarantaines massives

Outre la recherche agressive des contacts des personnes infectées, Hanoi a aussi introduit une quarantaine obligatoire de 14 jours pour toutes les personnes arrivant dans le pays. Dès lors que le premier cas positif a été enregistré, le gouvernement a pris la décision de suspendre le trafic aérien avec la Chine et de condamner les 1000 kilomètres de frontière terrestre.«La majorité des cas sont importés. Beaucoup sont de jeunes Vietnamiens de retour d’études ou de voyage depuis l’étranger qui ont été stoppés à l’aéroport, limitant ainsi les transmissions locales», précise Kidong Park au JDD.

Puis le 13 février, le Vietnam est devenu le premier pays après la Chine à fermer une grande zone résidentielle en imposant, pour la première fois, une quarantaine de 21 jours dans la commune de Son Loi, au nord de Hanoi, où vivent plus de 10.000 personnes, après que des cas ont été retracés parmi les travailleurs revenant de Wuhan. Plus récemment, le 13 avril, une usine Samsung a été fermée et 106 employés ont été placés en isolement après qu’un ouvrier a été contaminé. Au total, 75.000 personnes ont été confinées.

Enfin, les écoles ont ensuite été fermées après les vacances du nouvel an lunaire, le Têt. Le port du masque pour toute la population est également devenu obligatoire. La réaction du Vietnam a été saluée par les autorités sanitaires. Kidong Park a loué le Vietnam pour sa «proactivité et sa cohérence tout au long de la réponse».

L’application de ces mesures n’a pu être possible que grâce au respect de ces décisions par les habitants. Il faut dire que le parti est omniprésent. Malgré une approche presque autoritaire – les personnes trouvées en train de partager de fausses informations sur le virus ont été convoquées et environ 800 ont été condamnées à une amende -, les efforts du gouvernement ont recueilli le soutien populaire. Sur les réseaux sociaux, des messages acclament les professionnels de santé et des mèmes reprennent le style de l’affiche de propagande virale : «Rester chez soi, c’est aimer son pays !» Les artistes locaux reprennent également une chanson de prévention créée par les autorités sanitaires vietnamiennes.

Le Figaro – 19 avril 2020

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant juste d'optimiser techniquement votre navigation. Plus d’informations

En poursuivant la visite de ce site, vous acceptez l’utilisation de traceurs (cookies) vous permettant d'optimiser techniquement votre navigation. Aucune information sur votre utilisation de ce site ne sera partagée auprès de quelconques médias sociaux, de sociétés commerciales ou d'agences de publicité et d'analyse. Cliquer sur le bouton "Accepter", équivaut à votre consentement.

Fermer