La frénésie immobilière menace 50% de la capitale du Cambodge d’inondations
Selon une enquête financée par l’Union européenne, la construction tous azimuts sur des zones humides autour de Phnom Penh expose 1,2 million de personnes aux inondations.
Le développement frénétique de Phnom Penh risque d’entraîner une catastrophe environnementale, avec plus d’un million d’habitants menacés par les inondations, ont mis en garde lundi des organisations cambodgiennes de défense des droits humains. Une grande partie des lacs et des terres marécageuses de la capitale cambodgienne ont été asséchés depuis le début des années 2000 pour laisser place à de multiples projets immobiliers.
La construction d’une ville-satellite de 2.500 hectares au sud de la capitale, surnommée «ING City», le plus grand projet résidentiel et commercial du royaume, inquiète particulièrement les défenseurs de l’environnement. Un tiers des 1.500 hectares de terres marécageuses sur lesquelles seront construites «ING City» ont déjà été comblées depuis 2004 et, à terme, 90% de cette zone humide doit être détruite, selon un rapport publié par quatre ONG cambodgiennes, spécialisées dans la défense des droits humains. «Si ces zones humides continuent d’être comblées, il est probable que près de la moitié de Phnom Penh, soit environ 1,2 million de personnes, sera exposée à un risque accru d’inondations», d’après cette enquête, financée par l’Union européenne.
Stockage naturel de l’eau pendant la mousson
Par ailleurs, plus de 1.000 familles qui vivent dans cette zone, cultivent ou pêchent dans ces marais riches en ressources naturelles, seront directement affectées et devront être expropriées. Ces terres marécageuses servent également de stockage naturel de l’eau pendant la saison de la mousson, de mai à octobre, absorbant près de 70% des pluies et des eaux usées «ce qui en fait un élément essentiel pour atténuer les inondations» dans la capitale, déjà très vulnérable au dérèglement climatique, note enfin le rapport.
ING City est développée par le groupe ING Holdings, fondé par Ing Bunhov, un magnat proche de Hun Sen, à la tête du pays depuis 35 ans. «Les habitants ont besoin de terrain» et ce projet est nécessaire pour le développement de la ville, a fait valoir le porte-parole du gouvernement Phay Siphan. Les autorités planchent sur la construction d’une usine de traitement des eaux usées pour compenser l’impact sur l’environnement, a-t-il ajouté.
Le Figaro – 28 juillet 2020
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