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La Thaïlande veut ramener les retraités européens chez elle

L’économie du pays repose en grande partie sur le tourisme et s’est effondrée depuis la fermeture des frontières liée à la pandémie de Covid-19.

Pour un pays comme la Thaïlande, dont l’économie repose en grande partie sur le tourisme, qui compte pour près de 15% du PIB, la crise liée au coronavirus a eu un effet dévastateur. Alors même que le royaume a enregistré très peu de cas de contamination et n’a pas eu à imposer de confinement, l’endiguement de l’épidémie a nécessité la fermeture des frontières dès la fin mars: après cinq mois sans visiteurs ou visiteuses étrangères, l’industrie du tourisme s’est naturellement effondrée, enregistrant un recul de 8,5%.

Les principaux acteurs du secteur touristique font aujourd’hui pression auprès du gouvernement afin de relancer l’économie: Boon Vanasin, le président du Thonburi Healthcare Group, la troisième plus grande entreprise hospitalière privée du pays, a ainsi annoncé un plan de relance, qui viserait à accorder des visas longue durée aux étrangèr·es souhaitant séjourner dans le pays jusqu’à neuf mois.

«Beaucoup de personnes âgées ne veulent pas passer leur temps dans un hiver froid et rigoureux. Ils veulent un climat tropical», a assuré Boon Vanasin, dont l’entreprise gère des hôpitaux et des maisons de retraite. L’idée est précisément de faire venir les retraité·es européen·nes dans le pays, en misant sur leur désir de soleil, tout en avançant le bilan du faible taux de contamination pour rassurer les potentiel·les client·es (3.411 contaminations au total, dont 58 morts à ce jour).

Les touristes devraient commencer leur séjour par une quatorzaine obligatoire, comprenant plusieurs tests de dépistage du Covid-19, à Phuket, l’une des villes touristiques les plus prisées du pays; après quoi ils et elles seraient libres de se rendre dans les autres provinces et îles thaïlandaises.

Relancer l’économie sans ramener le Covid-19

Si le gouvernement est en principe favorable à la réouverture de ses frontières, il la voudrait néanmoins progressive, afin de pouvoir contrôler les arrivées sans risquer une vague de contamination. Alors que Boon Vanasin ambitionne de faire venir près de 50.000 personnes âgées en provenance de la Suède, du Danemark, de l’Allemagne ou du Royaume-Uni, le chef adjoint de l’armée thaïlandaise a déclaré que les séjours de longue durée pourraient concerner quelques «centaines» d’étrangè·res.

En 2019, c’est plus de 6,7 millions d’Européen·nes qui étaient venu·es visiter la Thaïlande, engrangeant 461 milliards de bahts, soit 12,45 milliards d’euros. Le tourisme intérieur, que le gouvernement a tâché d’encourager ces derniers mois, ne saurait compenser les pertes liées à la désertion du pays par les étrangèr·es, dont les dépenses constituent 90% des recettes touristiques totales.

«L’économie de Phuket a besoin de la demande étrangère pour rebondir, mais nous devons également équilibrer les risques d’infection et l’économie», a déclaré Bhummikitti Ruktaengam, le président de l’Association touristique de Phuket.

D’après les dernières déclarations du gouvernement thaïlandais, l’entrée de touristes étrangè·res sur le territoire ne devrait pas commencer avant le 1er octobre.

Par Léa Polverini – Slate.fr avec Bloomberg – 29 août 2020

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