De nouveaux nuages ethniques sur les élections législatives birmanes du 8 novembre
La question douloureuse des Rohingyas place sans surprise au dessus des législatives qui seront organisées en Birmanie le 8 novembre.
Le scrutin est pour l’heure maintenu malgré les contraintes sanitaires. Dernier signe des tensions en cours: les protestations de plusieurs ambassades occidentales, relatées par les médias locaux, au sujet d’une application pour smartphone présentant les musulmans rohingyas comme «bengalis», malgré les demandes de l’Union européenne pour supprimer les données controversées.
Plusieurs médias locaux birmans ont relaté les protestations de l’Union européenne au sujet de l’application mVoter2020, qui vise à sensibiliser les électeurs birmans. Par deux fois, les textes de cette application étiquette les candidats du groupe ethnique rohingya comme « Bengali », un terme qui implique qu’ils sont des immigrants du Bangladesh et qui est rejeté par de nombreux Rohingyas.
Après que le groupe de campagne Justice pour le Myanmar ait déclaré la semaine dernière que l’application risquait d’enflammer le nationalisme, un site web partagé par la commission électorale et qui ordonnait aux gens de le télécharger a été mis hors ligne et une version mobile n’était pas disponible.
Éviter la discrimination et l’exclusion
Pierre Michel, conseiller en diplomatie publique auprès de la mission de l’UE au Myanmar, a déclaré que l’UE avait « fermement plaidé pour la suppression de toutes les données controversées qui pourraient conduire à la discrimination et à l’exclusion », refusant de commenter davantage.
L’application a été développée par la commission électorale, avec le soutien de STEP Democracy, un projet financé par l’UE et mis en œuvre au Myanmar par l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (International IDEA), basé en Suède, et l’Asia Foundation, basée aux États-Unis.
Gavroche-thailande.com – 9 octobre 2020
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