Thaïlande : des amendements à la Constitution débattus sous la pression des manifestations
Le Parlement thaïlandais se réunit pour deux jours, à partir de ce mardi 17 novembre, pour évoquer des amendements à la Constitution. Une session sous haute tension à cause des nombreuses manifestations.
Le président du Parlement thaïlandais, Chuan Leekpai, a demandé aux manifestants “de laisser les parlementaires tranquilles afin qu’ils puissent mener leur travail”, explique The Bangkok Post.
Le Parlement reprend ses travaux aujourd’hui, pour une session de deux jours, dans une atmosphère tendue. Les parlementaires doivent décider s’ils acceptent d’examiner sept amendements à la Constitution.
Ne mettez pas la pression sur les parlementaires pour qu’ils votent dans un sens ou dans un autre. Il est mieux de les laisser choisir en toute indépendance.”
Ce vote a déjà été reporté d’un mois, précise Thai Enquirer, car la session parlementaire précédente avait choisi de créer une commission chargée d’examiner les amendements.
Réformer l’institution royale ?
“Ces sept amendements émanent de propositions de la coalition au pouvoir, des partis de l’opposition et des propositions des citoyens. Ces dernières propositions ont été rassemblées par le Dialogue Internet sur la réforme de la loi (iLaw), qui a reçu le soutien de 100 000 personnes.”
Les manifestants en faveur de la démocratie soutiennent les propositions portées par iLaw, qui “encourage la réécriture complète de la Constitution, y compris les dispositions concernant l’institution royale”.
À l’inverse, les propositions de l’opposition et du parti gouvernemental se concentrent, précise le site d’information, sur la réforme du Sénat, composé de personnel militaire et doté du pouvoir de désigner le Premier ministre.
Quelle représentativité ?
Thai Enquirer souligne qu’étant donné la composition du Parlement la coalition au pouvoir risque de ne soutenir que ses propositions.
Une situation inacceptable pour iLaw, selon le site.Car, dans une telle hypothèse, “la commission chargée de réviser la Constitution ne serait pas représentative et bloquerait toute capacité des citoyens à avoir leur mot à dire dans les modifications constitutionnelles”.
Le souhait de Chuan Leekpai de voir le Parlement se réunir dans le calme était vain. Dès le début de l’après-midi, mardi, à Bangkok, les forces de l’ordre et des manifestants pro- et antigouvernement étaient rassemblés autour du Parlement dans un face-à-face tendu, selon des journalistes sur place.
Courrier International – 17 Novembre 2020
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