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Thaïlande : le premier ministre appelle à la police à la fermeté face aux manifestants

Le premier ministre thaïlandais Prayut Chan-o-cha a demandé jeudi 19 novembre aux forces de sécurité d’agir sans concession pour réprimer le mouvement pro-démocratie, alors que des ONG ont dénoncé l’usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes contre les manifestants.

Prayut Chan-o-cha, qui s’est emparé du pouvoir lors d’un coup d’Etat en 2014, et dont les protestataires demandent la démission, a averti ces derniers que la loi serait appliquée dans toute sa rigueur. «La situation n’est toujours pas résolue dans la bonne direction, et risque vraisemblablement de devenir encore plus conflictuelle, conduisant à plus de violence», a-t-il déclaré dans un communiqué.

Si on laisse faire, a-t-il affirmé, «cela peut causer des dommages à la nation et à l’institution la plus aimée», a-t-il ajouté, évoquant la monarchie. Des affrontements mardi devant le parlement entre manifestants, forces de l’ordre et ultra-royalistes ont marqué une escalade de la violence, avec six manifestants blessés par balles. Mercredi, 20.000 manifestants, selon une estimation de l’AFP, ont de nouveau défié les autorités dans le centre de Bangkok.

Toute critique envers le monarque peut être passible de prison

Prayut Chan-o-cha a ajouté que les instances gouvernementales et celles chargées de la sécurité devaient faire appliquer tous les aspects de la loi. Cela pourrait signifier un plus grand nombre d’inculpations conformément à la législation très stricte en vigueur. Celle-ci prévoit que toute critique envers le monarque et sa famille, y compris les commentaires sur les réseaux sociaux, peut être considérée comme un crime de lèse-majesté, passible de nombreuses années de prison.

Le roi Maha Vajiralongkorn avait demandé en juin au gouvernement de suspendre l’application des lois anti-lèse-majesté mais selon les organisations de défense des droits de l’homme, d’autres articles de loi peuvent être utilisés contre les militants pro-démocratie. A la question de savoir si le gouvernement donnait le feu vert à la police pour faire appliquer la loi de lèse-majesté, la porte-parole Anucha Burapachaisri, interrogé par l’AFP, n’a pas exclu cette possibilité, soulignant que «les protestataires devraient respecter toutes les lois en général».

L’ONG Human Rights Watch a jugé les méthodes de la police «excessives», et demandé aux autorités de suivre un appel à la retenue lancé par l’Onu. Le directeur pour l’Asie de HRW, Brad Adams, a appelé à une enquête impartiale sur les violences de mardi. Selon les Avocats thaïlandais pour les Droits de l’homme, 175 manifestants ont été inculpés depuis juillet de sédition ou délits relatifs aux rassemblements publics.

Le Figaro avec Agence France Presse – 19 novembre 2020

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