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Cambodge : la nouvelle menace qui plane sur Angkor

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Un parc aquatique, une Chinatown, un complexe hôtelier haut de gamme… Le projet « Angkor, lac des merveilles » de la compagnie NagaCorp, susceptible de dénaturer l’ancienne capitale de l’empire khmer, suscite une vive polémique.

L’ancienne capitale de l’empire khmer connaîtra-t-elle son second déclin ? Mis à sac par les envahisseurs siamois au XVe siècle, puis abandonné à la faveur d’une possible « crise de l’eau » qui aurait poussé les anciens rois du Cambodge à déplacer leur capitale, le joyau du patrimoine mondial pourrait une nouvelle fois être menacé. Par l’avidité, cette fois.

Un projet regroupant un parc aquatique et un parc dédié aux nouvelles technologies, une Chinatown, un complexe hôtelier haut de gamme à 500 mètres de l’immense site archéologique entend relancer le tourisme. En théorie, l’inscription du site à l’Unesco demande le respect d’un certain cahier des charges. Clou du spectacle qui atteste la probité de ces visionnaires des temps modernes : la reconstruction d’un canal angkorien qui faisait la grandeur de la mystérieuse cité hydraulique.

Affaissement des sols

Le projet « Angkor, lac des merveilles » de la compagnie NagaCorp, susceptible de dénaturer le site enserré dans la jungle de fromagers, suscite évidemment une vive polémique. L’émotion qui parcourt le visiteur d’Angkor était déjà passablement entachée par le flot des 5 millions de touristes annuels – majoritairement chinois – qui pèsent sur la préservation du site et de son environnement. Pour couvrir les besoins en eau de la population en augmentation et des touristes en goguette, les autorités étaient d’ores et déjà obligées de puiser dans les nappes phréatiques, entraînant ainsi un affaissement des sols du site aux 40 temples de styles hindouiste et bouddhiste. La baisse de la fréquentation amorcée en 2019, et accélérée par la crise du Covid-19, justifie-t-elle pour autant le lancement d’un tel projet ? Sans doute pour le patron de NagaWorld, le gigantesque casino de Phnom Penh, qui espère ainsi glaner quelques clients et notamment les millions de touristes chinois qui privilégient pour l’heure Macao pour s’adonner aux jeux d’argent toujours interdits sur le continent.

Par Lina Sankari – L’Humanité – 5 janvier 2021

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