Birmanie : le siège du parti d’Aung San Suu Kyi incendié
Une attaque au cocktail Molotov a eu lieu vers 4 heures du matin. Seule l’entrée du bâtiment a été touchée et le sinistre était maîtrisé une heure après.
Un incendie provoqué par un cocktail Molotov s’est déclaré vendredi 26 mars au matin à Rangoun, au siège du parti de l’ancienne cheffe du gouvernement civil Aung San Suu Kyi, a annoncé un responsable du parti.
La Birmanie est traversée par une grave crise depuis que l’ancienne prix Nobel de la paix a été évincée du pouvoir par un coup d’État militaire le 1er février. Depuis le putsch, certains députés de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, vivent dans la clandestinité et les bureaux du parti à Rangoun sont occupés par une poignée de salariés.
Vendredi matin, les locaux ont été brièvement incendiés après qu’un individu a lancé un cocktail Molotov vers 4 heures du matin, juste au moment où le couvre-feu était levé. «Lorsque les habitants à proximité ont eu connaissance de l’incendie, ils ont appelé les pompiers pour l’éteindre … il était sous contrôle vers 5 heures du matin», a déclaré à l’AFP Soe Win, un membre de la LND en charge du quartier général. «Il semble que quelqu’un a allumé un cocktail Molotov et l’a lancé en direction du siège.»
Seule l’entrée du bâtiment a été touchée et des membres du parti étaient sur place pour évaluer les dégâts, a-t-il déclaré. «Nous allons déposer plainte auprès de la police … Nous ne savons pas qui a fait cela, mais ce n’est pas du tout bon», a ajouté Soe Win. Le siège de la LND a été l’un des lieux favoris de manifestations pendant les semaines qui ont suivi le coup d’État.
Dès l’aube vendredi, un petit groupe manifestait près du centre-ville de Rangoun, criant «Libérez nos dirigeants!». Selon un groupe de défense de prisonniers politiques, 320 personnes ont trouvé la mort dans les troubles depuis le putsch, la junte parlant de son côté d’un bilan de 164 victimes.
Certains députés de la LND ont formé un groupe appelé le Comité représentant Pyidaungse Hluttaw (CRPH) – le mot birman pour «parlement» – pour travailler dans la clandestinité en opposition au régime militaire. La junte a déclaré que toute association avec le CRPH s’apparentait à une «haute trahison» et a inculpé certains de ses membres les plus éminents, qui vivent tous cachés.
Le Figaro avec Agence France Presse – 26 mars 2021
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