En pleine pandémie, le système de santé birman est K.O
Le système de santé birman est l’un des secteurs les plus touchés à la suite du coup d’État du 1er février qui a vu les militaires prendre le contrôle du pays, déclenchant des protestations généralisées.
Des milliers de médecins ont rejoint le mouvement de désobéissance civile du pays, au cours duquel des fonctionnaires et d’autres agents de l’État refusent de travailler sous le nouveau régime militaire.
Le système de santé public birman représente environ 80 % de tous les hôpitaux et cliniques et fournit des soins largement subventionnés aux 54 millions d’habitants du pays.
Celui-ci a pratiquement disparu du jour au lendemain – et au milieu d’une pandémie mondiale.
« La situation est sombre », déclare le Dr Mitchell Sangma, qui se trouve sur le terrain pour l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) dans la principale ville birmane, Yangon. « Le système de santé publique est au bord de l’effondrement ».
Mais les médecins estiment qu’ils n’ont guère le choix.
Pendant les premières semaines qui ont suivi le coup d’État, des consultations gratuites ont été proposées dans les hôpitaux du secteur privé.
Selon les rapports, les militaires ont pris pour cible les travailleurs de la santé en grève, faisant des descentes dans les établissements médicaux volontaires et arrêtant, détenant et, dans certains cas, battant sévèrement les travailleurs.
Les quelques établissements de santé du secteur public qui fonctionnent encore ont été occupés par des soldats.
L’armée a tenté de persuader certains médecins de revenir, en lançant récemment des appels aux chefs de service des principaux hôpitaux, mais sans grand succès jusqu’à présent.
Grandes villes
La situation a fait que les hôpitaux privés – qui sont concentrés dans les grandes villes – sont complètement débordés. Certains ont d’abord essayé d’absorber les coûts financiers pour les patients, mais cela a largement cessé aussi.
Le système de santé birman a commencé à déployer son plan de vaccination en janvier. Mais les personnes impliquées dans ce projet ne sont désormais « plus là ».
« Nous sommes confrontés à une crise imminente sur le front du Covid », déclare un médecin
Quasi absence de dépistage Covid
« Les rassemblements de protestation de masse, la quasi-absence de dépistage et le manque d’accès aux traitements sont autant de facteurs qui représentent un grand risque pour la santé publique. »
Les statistiques officielles du ministère de la Santé et des Sports, désormais contrôlé par les militaires, sont devenues peu fiables, mais un simple coup d’œil aux taux d’infection signalés montre que les tests de dépistage s’accompagnent d’une augmentation des coûts.
Gavroche-thailande.com – 2 mai 2021
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