Birmanie : Aung San Suu Kyi à nouveau devant les juges
En Birmanie, une nouvelle audience du procès d’Aung San Suu Kyi s’est ouvert ce lundi alors que les tensions montent dans le pays entre l’armée et les opposants au coup d’État.
Les affrontements ont fait plus de 800 morts depuis le 1er février, mais personne n’est en mesure de dire si Aung San Suu Kyi est au courant de la crise que traverse son pays, la dirigeante étant assignée à résidence depuis son arrestation.
C’est d’ailleurs la première fois depuis le coup d’État en Birmanie que le procès d’Aung San Suu Kyi se déroule en présentiel. Jusqu’ici les audiences ont eu lieu en ligne et elles ont été parfois annulées faute de connexion à internet, rapporte notre correspondante, Juliette Verlin.
Peu avant l’audience, elle a « souhaité que son peuple reste en bonne santé » et a affirmé que son parti, la LND (Ligue nationale pour la démocratie) « existera tant que le peuple existera, car elle a été fondée pour le peuple », a rapporté à l’AFP l’avocate Min Min Soe.
Les charges qui pèsent contre Aung San Suu Kyi vont de la possession illégale de talkie-walkie, au non-respect d’une loi sur les secrets d’États qui pourrait lui valoir quatorze ans de prison, des charges considérées comme absurdes par la population.
La stratégie de l’armée est claire : en empêchant ASSK d’apparaître en public, en faisant durer le procès et en l’accusant de lourdes charges, la junte cherche à fatiguer le peuple, à affaiblir son soutien et à priver ASSK de toute vie politique à l’avenir.
Vendredi, la commission électorale nommée par l’armée a annoncé la dissolution de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti d’ASSK, pour fraude électorale. Les militaires continuent donc leur travail de sape des symboles birmans de la démocratie.
Radio France Internationale avec Agence France Presse – 24 mai 2021
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