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Fronde de diplomates birmans face à la junte observée dans plusieurs pays

Des diplomates birmans en poste à l’étranger entrent en résistance contre la junte. A Genève, Berlin, Paris ou encore Tokyo, ils sont une vingtaine à avoir fait sécession et avoir été immédiatement démis de leurs fonctions par l’armée au pouvoir. Ils témoignent et en appellent au réveil de la communauté internationale.

Des diplomates birmans, notamment en poste à Genève, ont fait sécession avec la junte militaire qui a pris le pouvoir le 1er février dans le pays. Depuis, ils ont été démis de leurs fonctions et demandent l’asile en Suisse.

« On nous avait demandé de diffuser, ici, de fausses informations fabriquées par le ministère sous le contrôle de l’armée », témoigne Khaing Sandi Win Min, ex-Première secrétaire de la mission diplomatique birmane à Genève, lundi dans le 19h30.

Et d’ajouter: « Juste après ce coup d’Etat, les militaires ont tué et torturé le peuple. Il était de ma responsabilité de ne pas travailler pour l’armée, qui était justement en train de tuer mon peuple. »

Une vingtaine de diplomates

Depuis le coup d’Etat, près de 900 personnes ont été tuées, quelques 200’000 autres ont été contraintes de fuir leur domicile à la suite de raids militaires dans des quartiers et des villages et des milliers de personnes ont fui vers les pays voisins, estime l’ONU. Au moins 5200 personnes ont été arbitrairement arrêtées.  Un mouvement « de désobéissance civile » se bat sur place par des grèves et des manifestations.

Comme à Genève, une vingtaine de diplomates dans le monde ont rejoint la dissidence depuis l’étranger. Avec la peur au ventre, une ex-diplomate à Paris témoigne anonymement: « L’une de mes collègues a été menacée, parce qu’elle est entrée en dissidence. Ils ont tiré sur les maisons de sa famille. Je ne veux pas que ma famille soit impliquée dans mes décisions. »

Entrée en dissidence, elle a perdu son statut, son passeport et son logement. La communauté birmane de France lui vient en aide comme elle le peut.

« Cette fois, on va gagner »

Les événements rappellent à cette génération le coup d’Etat militaire de 1988. « La différence avec 1988, c’est qu’aujourd’hui la communication se fait quasiment en temps réel, explique Tin Tin Htar Myint, vaccinologue et présidente de la Communauté birmane de France.

Et de compléter: « Les Birmans résidant à l’étranger sont beaucoup plus nombreux et organisés en réseau. Cette fois-ci, on va gagner! »

Gagner pour ces Birmans, à Paris comme à Genève, c’est faire reconnaître par la communauté internationale le gouvernement d’union nationale entré en résistance face à la junte.

Par Thomas Chantepie & Tristan Dessert & Adeline Percept – Radio Télévision Suisse – 12 juillet 2021

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