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Birmanie : la junte veut créer des milices pour traquer ses opposants

La junte birmane envisage de mettre en place des milices chargées de traquer ses opposants. Le pays est en plein chaos depuis le coup d’État militaire de février contre le gouvernement élu d’Aung San Suu Kyi.

Le régime réfléchit à la « formation systématique de milices » dans les villages destinés à se battre contre ses ennemis, rapporte mardi le Global New Light of Myanmar, l’un des médias d’État. Les autorités souhaitent aussi « récompenser les personnes qui (leur) livreront des informations ».

Au pouvoir depuis le 1er février, les militaires ne parviennent toujours pas à contrôler le pays, déstabilisés par différents groupes d’insurgés. Des forces de défense du peuple (PDF), des milices citoyennes formées d’opposants à l’armée, mènent une guérilla principalement dans les campagnes.

Des factions ethniques rebelles ont aussi repris les armes contre la junte dans le nord et l’est de la Birmanie, ulcérées par la répression sanglante des généraux putschistes. Plus de 1 000 civils, dont plusieurs dizaines de mineurs, ont été abattus par les forces de sécurité ces derniers mois. Près de 6 000 personnes sont en détention, des ONG rapportant des cas de tortures, de viols et d’exécutions extra-judiciaires.

Un soutien de la population ? 

Le désir de la junte de créer ses propres milices pourrait ne pas rencontrer beaucoup de soutien. On assiste à «  une colère généralisée à l’encontre des militaires », il est donc peu probable que de nombreux Birmans s’engagent volontairement, affirme David Mathieson, expert de la Birmanie. Par ailleurs, si l’armée « forme et arme des civils (…), ils pourraient se retourner contre elle », ajoute-t-il, se demandant si elle prendra ce risque.

La junte a justifié sa prise de pouvoir, qui a mis fin à une parenthèse démocratique de 10 ans, en affirmant que des fraudes massives avaient entaché les législatives de 2020, remportées haut la main par la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi. Elle a annulé ces élections, promettant la tenue d’un nouveau scrutin en 2023. Aung San Suu Kyi, 76 ans, est assignée à résidence dans la capitale Naypyidaw. Inculpée à de multiples reprises, elle risque de longues années de détention.

Radio France Internationale avec Agence France Presse – 24 août 2021

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