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AS Saint-Etienne. Pourquoi Norodom Ravichak, prince héritier du Cambodge, s’intéresse aux Verts

Ces derniers jours, le Prince héritier du Cambodge Norodom Ravichak a fait une proposition de rachat au club légendaire de l’AS Saint-Étienne, mis en vente depuis avril dernier. Si cette initiative semble privée, le pays d’origine du Prince verrait cet investissement d’un bon œil.

Le football français s’internationalise. Après le PSG, l’AJ Auxerre, Troyes, Châteauroux ou encore l’AS Monaco, un nouveau club historique pourrait passer sous pavillon étranger. Il s’agit de l’AS Saint-Étienne. En proie à de grandes difficultés financières, accentuées par la crise du coronavirus, le club aux dix titres de champion de France cherche un repreneur depuis la mi-avril 2020. Son budget a presque été divisé par deux et une seule recrue a été enregistrée cet été (prêt de Juan Ignacio Ramirez).

Samedi, Le Parisien révélait que le Prince héritier du Cambodge Norodom Ravichak a fait une proposition estimée aux alentours de 100 millions d’euros pour racheter le club. Des négociations pourraient vite débuter. Si celles-ci aboutissent, le Cambodge ferait son arrivée dans le milieu du football. Et ce n’est pas une mauvaise nouvelle pour ce pays asiatique aux 17 millions d’habitants. Explications.

Renforcer les liens entre la France et le Cambodge

Ce n’est un secret pour personne : le Cambodge a longtemps existé sous Protectorat français, régime politique mis en place en 1863 sous le règne de Napoléon III pour la France et du roi Norodom pour le Cambodge. Elle fut ensuite intégrée à l’Indochine française dès 1887 avant de proclamer son indépendance durant la guerre d’Indochine en 1953.

Ensuite, le roi Norodom Sihanouk, grand-père de Norodom Ravichak et proche du Général de Gaulle, n’a cessé, jusqu’à sa mort en 2012, d’entretenir d’excellentes relations avec la France. L’un de ses faits d’armes : être le père fondateur de la Francophonie institutionnelle avec Léopold Sédar Senghor, Habib Bourguiba ou encore Hamani Diori. Leur volonté étant de mettre le « français au service de la solidarité, du développement et du rapprochement entre les peuples », comme l’expose le site officiel de la Francophonie.

Depuis, la famille royale cambodgienne alterne d’ailleurs les voyages entre Paris et Phnom Penh, capitale cambodgienne. Cet intérêt pour l’AS Saint-Étienne de Norodom Ravichak est donc tout sauf une surprise. Mais méfiance car le Prince héritier n’a de nom que son statut et ne bénéficie pas d’une manne financière importante. Le Cambodge est une monarchie constitutionnelle, il n’a donc pas de pouvoir attitré​, expose Kévin Veyssières, fondateur du Football Club Geopolitics. En effet, rien ne dit qu’il sera Prince un jour car celui-ci est élu par un Conseil du Trône au Cambodge. Il ne joue aucun rôle d’influence, hormis celui d’ambassadeur.

Des liens étroits avec le PSG

Cela ne l’empêche pas d’avoir du pouvoir. Né en Chine à Canton en 1974, le Cambodgien est un homme d’affaires qui sait s’entourer comme le révèle France 24.

Au fil des années, il a réussi à développer un réseau d’affaires en Europe, au Moyen Orient et aussi en Chine. Il s’est constitué de nombreux contacts avec des entreprises d’États mais aussi des fonds d’investissements. En France, à Paris, il dirige un cabinet de conseils financiers dans le XIIIe, nous apprend le média international. À RFI, il confiait ces derniers jours ne pas venir pour réaliser une opération financière ​tout en amenant de solides partenaires qu’il présentera le moment venu​.

L’un de ses partenaires ne serait autre qu’Ahmed Bessedik, ami proche de Nasser Al-Khelaïfi, président du Paris Saint-Germain. Mais il y a aussi Abdelkader Bessedik, le frère. C’est autre associé de Norodom Ravichak, était en effet l’un des actionnaires de la société qatarie Golden Home Real Estate qui avait fait l’acquisition d’une luxueuse villa de la Costa Smeralda, en Sardaigne, laquelle devait causer ensuite bien des préoccupations à l’un des autres principaux actionnaires : Nasser el-Khelaïfi​, expose Eurosport.

Une initiative privée de philanthrope plutôt que diplomatique

Le football cambodgien part de très, très loin, croire que Norodom Ravichak investirait en France pour des raisons diplomatiques me paraît très prématuré. Le foot au Cambodge n’est pas une priorité​, ajoute Kévin Veyssières.

Pour autant, dans l’entretien accordé à RFI, Norodom Ravichak souhaiterait (re)donner à l’AS Saint-Étienne une dimension internationale ​tout en développant des académies au Cambodge et en Asie​, comme a pu le faire son voisin chinois James Zhou avec l’AJ Auxerre. Une manière de développer habillement la puissance du pays asiatique grâce au rayonnement de la Ligue 1.

Ouest France – 23 septembre 2021

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