Six prix internationaux attribués à un documentaire de la VNA
Le documentaire Đi qua trũng bóng chết, titré en anglais Walking through the valley death (Marcher à travers la vallée de la mort), produit par l’Agence Vietnamienne d’Information (VNA), a remporté six prix lors de festivals internationaux du film.
Le film documentaire Walking through the valley of death a gagné cinq prix lors des festivals internationaux du film de Gangtok, Virgin Spring Cinefest, Calcutta International Cult, Knight of the Reel Awards, et Luis Bunuel Memorial Awards, en Inde. Il a également remporté le prix du choix des critiques (Critic’s Choice Award) au World Film Carnival-Singapore, un rendez-vous de cinématographie qui réunit chaque année plusieurs centaines de cinéastes du monde entier venus notamment du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada, de France, d’Allemagne, d’Italie, d’Espagne, du Japon et de Chine. Đi qua trũng bóng chết est actuellement étudié pour être projeté et récompensé lors de dix autres festivals du film.
D’une durée de 60 minutes, l’ouvrage, co-réalisé par Ngô Kim Anh, Nguyên Huu Trung et Paul Kennedy, et filmé par le jeune caméraman Hà Van Quynh, a suscité l’engouement des jurys de ces festivals.
Dans sa lettre de félicitations envoyée à l’équipe de production du film, le comité d’organisation du World Film Carnival-Singapore a écrit : « Vous avez arraché la position de +Gagnant+ parmi plusieurs centaines de cinéastes prometteurs à travers le monde. Vous avez gravé dans la pierre brute pour en faire une véritable œuvre de sculpture. Vos efforts ont été récompensés ».
Les organisateurs du Festival international du film de Gangtok ont, pour leur part, qualifié le film de « réellement intéressant et passionnant » et incarne « une véritable motivation » pour les cinéastes du monde entier.
Les griffes de la toxicomanie : un parcours du combattant
Le film relate les témoignages d’anciens toxicomanes et personnes séropositives vivant à Hanoï et Quang Ninh (Nord) qui, dans le passé, se sont retrouvés pris au piège dans le tourbillon de la drogue, du crime et du désespoir. Une longue et pénible traversée du désert qui finalement aboutira à leur salut et au retour à leur ancienne vie, dans le bonheur et la chaleur retrouvés auprès de leurs proches.
Dans cette production touchante de par ses images et dialogues honnêtes et révélateurs, les témoignages poignants racontent le passé horrible des protagonistes retraçant leurs manœuvres, même les plus honteuses, afin d’amasser assez d’argent pour atteindre coûte que coûte les « paradis artificiels ».
Certains se souviennent de la manière dont ils ont essayé à plusieurs reprises de se sevrer, en vain, ou encore de la honte qu’ils ont causé à leurs familles en leur volant de l’argent. La lumière au bout du tunnel semblait alors si loin, échec après échec, cure de désintoxication après cure de désintoxication dans les centres de réadaptation. En fin de compte, ils trouveront le salut grâce à une source improbable, le pouvoir des prières.
S’exprimant sur le succès du documentaire, le réalisateur Paul Kennedy confie : « Bien que ce soit un grand privilège pour notre équipe d’être reconnue par les collègues de l’industrie cinématographique, ce qui nous apporte le plus de joie, c’est de pouvoir mettre en lumière le sort et les douleurs d’anciens toxicomanes au public international ».
Selon lui, la dépendance aux drogues dures est un réel problème de société et ce, partout dans le monde. « C’était également pour nous l’occasion de jeter un éclairage positif sur le problème, d’observer et de reconnaître le travail incroyable effectué afin de sortir ces personnes de leur douleur et de leur souffrance. Il ne s’agit pas seulement des toxicomanes eux-mêmes, mais également de leurs familles et proches qui eux aussi souffrent », insiste-t-il.
Des scènes qui en disent long
« Ce film ne se concentre pas sur la toxicomanie mais met l’accent sur le désir ardent de sortir du cercle vicieux de la drogue et du crime. La drogue a placé les aspirations et les rêves de ses victimes dans le désespoir. Cependant, celles et ceux qui ont miraculeusement trouvé leur salut décident à leur tour de sauver celles et ceux qui en souffrent », partage le réalisateur Nguyên Huu Trung.
Parlant de l’originalité de l’ouvrage, l’assistant aux réalisateurs, Nguyên Xuân Hùng, se penche sur les tournages dans le Centre chrétien Đoi sông moi (Nouvelle vie) dit être admiratif des méthodes que mène ce centre pour aider les toxicomanes sur le chemin vers l’abstinence.
« Au lieu d’être enfermés, ils sont livrés à eux-mêmes pour affronter leurs démons en canalisant le soutien d’autres dans la même situation ou d’anciens toxicomanes qui ont réussi », précise-t-il.
Xuân Hùng affirme que ce sont l’honnêteté, l’empathie et l’ouverture de cœur des personnages qui ont contribué à faire le succès du film. « Ce sont eux mais aussi leurs familles, leurs époux, épouses, mères et pères qui sont les véritables vedettes de ce documentaire ».
L’un des défis majeurs auxquels l’équipe de production a été confrontée était d’illustrer les moments de désespoir et de douleur des personnages. Le directeur Paul Kennedy détaille : « Certes, nous n’avons pas été en mesure de reproduire les scènes du passé comme celle où la mère d’un toxicomane raconte qu’elle souhaiterait être un ver pour pouvoir ramper dans le sol et mourir, ou encore celle d’un toxicomane racontant comment il avait volé les économies mises de côté pour acheter du lait infantile pour son nouveau-né… Pour ces scènes, nous avons expérimenté et utilisé des croquis à la craie du peintre Dô Duc Khai. Grâce à son talent, nous avons pu recréer l’atmosphère voulue ».
Par Linh Thao & Kim Anh – Le courrier du Vietnam – 2 novembre 2022
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