Cambodge : le Premier ministre sortant Hun Sen dénonce les critiques internationales
Après près de quatre décennies au pouvoir au Cambodge, le Premier ministre sortant Hun Sen a cédé la main à son fils Hun Manet à l’issue d’élections sans véritable opposition. Une succession qui rapproche le pays de la Corée du Nord, dénoncent certains opposants.
Le Premier ministre sortant du Cambodge Hun Sen s’est insurgé jeudi 3 août contre les critiques de la communauté internationale après des élections sans véritable opposition remportées par son parti et a l’issue desquelles il a décidé de confier le pouvoir à son fils.
« Je peux déclarer que la démocratie a gagné », a-t-il affirmé dans son premier discours depuis le scrutin, insistant sur le fait que les critiques ne représentaient pas l’ensemble de la communauté internationale.
Le Parti de la bougie, seul rival crédible du Premier ministre, avait pourtant été exclu de la course quelques semaines avant le vote pour – selon la thèse officielle – ne pas s’être enregistré correctement auprès de la commission électorale.
Un scrutin « ni libre ni équitable »
Les puissances occidentales, dont les États-Unis et l’Union européenne, ont qualifié ce scrutin de « ni libre, ni équitable ».
Le Premier ministre sortant a également défendu le passage de relais à son fils, Hun Manet, en affirmant que cela éviterait un « bain de sang pour s’emparer du pouvoir ».
Il a précisé qu’il demanderait au roi de nommer son fils, âgé de 45 ans, au poste de Premier ministre dès lundi pour qu’il puisse former un gouvernement en vue d’un vote de confiance le 22 août.
Cette succession dynastique rapproche le pays de la Corée du Nord, selon certains opposants. Hun Sen, 70 ans, dirige ce petit pays d’Asie du sud-est depuis près de 40 ans. Cet ancien cadre des Khmers rouges est accusé d’avoir fait reculer les libertés fondamentales et utilisé le système judiciaire pour museler ses adversaires, jetés par dizaines en prison au cours de ses mandats.
Sous le règne de Hun Sen, le Cambodge a opéré un rapprochement notable avec la Chine.
Le Premier ministre sortant a par ailleurs suggéré que le Parti de la bougie soit dissous en raison de ses liens présumés avec l’opposant Sam Rainsy, importante figure pro-démocratie en exil en France.
France24 TV avec Agence France Presse – 3 août 2023
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