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Le ministre de l’Éducation et de la Formation à l’écoute des enseignants

Mi-août, à l’occasion d’une visioconférence, le ministre de l’Éducation et de la Formation, Nguyên Kim Son, a écouté les réflexions et aspirations de professeurs de tout le pays concernant les difficultés qu’ils rencontrent dans leur profession.

Même si la conférence s’est tenue en ligne, le ministre Nguyên Kim Son a admis ressentir de la nervosité, étant pour la première fois devant près d’un million d’enseignants. « Beaucoup de personnes m’avaient conseillé de ne pas organiser cet événement, craignant que je ne puisse pas répondre à toutes les questions. Les enseignants sont passés de l’excitation à l’attente, puis à la déception. Cependant, mon rôle est de partager avec les pédagogues et je m’engage à faire de mon mieux pour répondre à leurs attentes », a-t-il déclaré.

Quelques semaines avant la rentrée scolaire, qui marque également la quatrième année de la réforme du programme d’enseignement général lancée en 2018, environ 6.500 avis ont été soumis par les enseignants. Le ministère de l’Éducation et de la Formation (MEF) a regroupé les sujets en différentes catégories, dont 2.000 questions concernant les salaires et 500 portant sur l’âge de la retraite, entre autres.

Ly Thi Trinh Nguyên, institutrice dans une école maternelle de la province de Hâu Giang (Sud), a affirmé que le métier d’enseignante préscolaire est extrêmement exigeant, exigeant en moyenne 40 heures de travail par semaine, mais en réalité, il s’agit souvent de près de 80 heures. Les enseignants en maternelle endossent à la fois les rôles de nourrices, de nutritionnistes et de psychologues, mais la rémunération ne correspond pas à la charge de travail.

En réponse à cet avis de Trinh Nguyên, le ministre Nguyên Kim Son a indiqué que le gouvernement avait actuellement chargé les ministères et les agences compétentes d’augmenter les indemnités pour les enseignants en maternelle et en primaire. Dans un premier temps, le MEF et le ministère de l’Intérieur sont parvenus à un accord pour augmenter l’indemnité de 10% pour les enseignants en maternelle et de 5% pour ceux du primaire.

Le MEF a officiellement recommandé au gouvernement d’ajuster la loi sur l’assurance sociale, classant le travail des enseignants en maternelle comme pénible, ce qui permettrait aux enseignantes de prendre leur retraite à l’âge de 55 ans avec les avantages sociaux complets.

Représentant les écoles non publiques, le Dr Nguyên Van Hoà, président du conseil d’administration de l’école Nguyên Binh Khiêm à Hanoï, a souligné que la violence à l’école était un problème important nécessitant une résolution rapide. Outre l’augmentation du nombre de psychologues, le MEF propose une formation complémentaire pour les gestionnaires et l’ensemble des enseignants. Le ministre a exprimé que les actes de violence à l’école étaient profondément problématiques. Le nombre de jeunes filles impliquées dans des actes de violence semble augmenter, et ces incidents sont parfois enregistrés et diffusés sur les réseaux sociaux.

Le MEF a ainsi affecté des équipes spéciales pour mener des recherches et des évaluations en vue de proposer des solutions dans un avenir proche. « La coordination entre les familles et les écoles est primordiale. Les établissements doivent réagir rapidement et offrir un suivi psychologique aux élèves si nécessaire. De plus, les écoles doivent réaliser un travail de fond en matière d’éducation, en enseignant également aux élèves à gérer leurs propres problèmes. Il faut informer les élèves que les réseaux sociaux peuvent avoir des aspects positifs, mais qu’ils doivent également apprendre à se protéger des aspects négatifs », a précisé le ministre.

Lors de la réunion, les directeurs d’écoles secondaires ont fait remarquer qu’il était difficile de mettre en œuvre le nouveau programme éducatif, en particulier l’enseignement intégré des sciences. Le ministre Nguyên Kim Son a répondu : « À court terme, le MEF envisage d’adapter l’enseignement des sciences au niveau des écoles secondaires. Nous examinerons davantage cette méthode pour le niveau primaire, car elle a bien fonctionné. Pour les écoles secondaires, nous consulterons davantage d’experts, évaluerons attentivement les avantages et les inconvénients et apporterons des ajustements si nécessaire. »

L’enseignement supérieur fait face à des problèmes

Lors de la réunion entre le ministre et les professeurs, administrateurs et personnel des universités, neuf avis ont été partagés, se focalisant sur trois groupes de problèmes dans l’enseignement supérieur actuel, à savoir les mécanismes, les politiques, les moyens financiers et les installations.

Le Dr Dinh Minh Hang de l’Institut universitaire de formation des enseignants de Hanoï a souligné l’un des problèmes majeurs qui préoccupent les professeurs de l’institut dans le domaine de la recherche scientifique, à savoir le faible investissement dans les sciences et les technologies. À titre d’exemple, l’Institut universitaire de formation des enseignants de Hanoï compte 636 professeurs, mais le financement de la recherche scientifique octroyé par le MEF à cet établissement, qui fait partie des cinq meilleurs du ministère, s’élève seulement à environ 6 à 8 milliards de dôngs par an. En moyenne, chaque professeur reçoit entre 10 et 15 millions de dôngs, en raison de la fragmentation et de la limitation des formes d’investissement.

En ce qui concerne le financement de la recherche scientifique, le ministre Nguyên Kim Son a souligné qu’il existait de nombreuses options pour soutenir la recherche scientifique, mais un problème majeur résidait dans la commercialisation des découvertes. Il a suggéré que le MEF et le ministère des Sciences et des Technologies collaborent pour libérer la créativité des enseignants.

La Dr Pham Thi Huyên, chef du Département de marketing de l’Université nationale d’économie, a abordé la question de l’autonomie des universités dans l’enseignement supérieur. Elle a mentionné que la société craignait que l’autonomie n’entraîne des frais de scolarité plus élevés sans garantie de qualité. Du côté des universités, l’autonomie signifie la suppression des financements de l’État. Et les universités ne sont pas nécessairement favorables à cette autonomie financière en raison d’un manque de synchronisation. L’Université nationale d’économie a appelé le MEF ainsi que les organes de direction à élaborer de nouvelles orientations pour faciliter une autonomie financière raisonnable à l’avenir.

Les représentants de l’Université de médecine de Hanoï et de l’Université de Nha Trang ont demandé une augmentation des salaires pour le personnel et les enseignants, afin de leur permettre de se consacrer pleinement à leur carrière. Actuellement, certains professeurs d’universités publiques quittent leur emploi ou s’engagent dans des activités extérieures pour augmenter leurs revenus, ce qui affecte la qualité de l’enseignement.

En réponse aux réflexions et aspirations des responsables et des professeurs, le ministre Nguyên Kim Son a souligné que l’image globale de l’enseignement supérieur au Vietnam était encore médiocre en termes d’infrastructures. Il a déclaré qu’une fois que les installations seraient améliorées, les universités pourraient se développer davantage. Il a également souligné l’importance pour le corps enseignant de se concentrer sur la recherche scientifique et le transfert de technologie pour moderniser l’ensemble du système.

Concernant les trois difficultés majeures de l’enseignement supérieur, le ministre a expliqué que les problèmes que le ministère et les universités ne pouvaient pas résoudre seraient pris en charge par les autorités supérieures. Par exemple, le budget est un élément crucial dans le fonctionnement des universités. Le gouvernement a demandé aux établissements de reporter temporairement l’augmentation des frais de scolarité en vertu du décret 81 pour aider la population suite aux problèmes financiers découlant de la pandémie. Le MEF étudiera et proposera à l’État de compenser le financement afin de garantir le fonctionnement des universités. Cependant, de nombreuses difficultés demeurent à résoudre étape par étape.

Selon le ministre Nguyên Kim Son, le secteur de l’éducation et de la formation est confronté à de nombreuses difficultés, mais il est important de créer des synergies pour surmonter ces obstacles.

Le MEF a reçu plus de 6.200 avis, dont environ 6.000 provenaient du préscolaire, de l’enseignement général, de la formation continue, de l’éducation spécialisée, et plus de 200 des établissements d’enseignement supérieur. Face aux questions restées sans réponse, le ministre Nguyên Kim Son a demandé aux départements et aux services compétents de continuer à analyser ces questions et d’y répondre en fonction des différents thèmes.

Par Hoàng Lan & Linh Huê – Le courrier du Vietnam – 31 août 2023

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