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Corruption Thaïlande : Il fait tuer un commandant devant 25 policiers puis s’éclipse

Le meurtre d’un commandant de police sous les yeux de 25 de ses collègues chez un notable thaïlandais, mercredi, illustre une fois de plus le niveau de corruption qui sévit dans le royaume.

Le 6 septembre, un commandant de police a été assassiné par arme à feu de sept balles dans le corps dans la maison d’un influent kamnan (chef de sous-district) de la province de Nakhon Pathom, près de Bangkok, en présence de 25 autres policiers parmi lesquels plusieurs officiers supérieurs.

D’après le Bangkok Post, le notable, Praween Chankhlai, connu sous le nom de « Kamnan Nok », avait organisé une soirée pour les policiers dans sa propriété afin de « renforcer les relations ».

Mais lorsque l’influent personnage a émis le souhait de voir son neveu policier intégré à une patrouille de motards au sein du commissariat dirigé par le major Sivakorn Saibua (dans la police thaïlandaise, le grade de major équivaut à celui de commandant), ce dernier a refusé, invoquant la nécessité pour la candidat de suivre la procédure légale et de présenter le niveau de compétences requis.

Le kamnan s’est alors mis en colère, tapant du poing sur la table, relate le journal en langue anglaise. Quelques instants plus tard, son homme de main faisait irruption pour tirer à plusieurs reprises sur l’officier, blessant au passage un lieutenant-colonel.

Bien que la scène se soit déroulée en présence d’une vingtaine de policiers dont des officiers supérieurs, le tueur et son commanditaire présumé ont ensuite pu quitter les lieux sans être inquiétés.

Kamnan Nok ne s’est rendu aux autorités que le lendemain après qu’un mandat d’arrêt a été émis à son encontre – il est accusé d’avoir demandé à son homme de main d’assassiner le policier. Quant au tueur, Thananchai Mamnak, il a été abattu vendredi matin dans la province de Kanchanaburi par des policiers qui avaient encerclé un lieu abandonné où il s’était caché.

En attendant les résultats de l’enquête, les vingt-cinq policiers ont été transférés à des postes inactifs, et six d’entre eux ont été ensuite demis de leurs fonctions pour leur implication supposée dans cette affaire qui met en évidence un haut degré de corruption au sein des forces de police en Thaïlande.

Samedi, le chef adjoint de la police thaïlandaise, le général Surachate Hakparn, a indiqué que les enquêteurs disposait de suffisamment de preuves pour établir la culpabilité de Kamnan Nok en tant que commanditaire du meurtre ainsi que la complicité de plusieurs policiers dans la fuite de ce dernier. Dimanche, il a fait savoir qu’il avait eu un échange avec le nouveau Premier ministre, Srettha Thavisin, au cours duquel ce dernier lui aurait demandé de faire en sorte que la police soit au service du peuple et non pas seulement des puissants.

Lorsqu’en mai 2014 la junte militaire menée par le chef de l’armée thaïlandaise Prayuth Chan-O-Cha a renversé le gouvernement de Yingluck Shinawatra, celui-ci avait cité parmi les principaux motifs de sa prise de pouvoir la nécessité d’éradiquer la corruption rampante dans le royaume. Neuf ans plus tard, alors qu’il vient de repasser la main à ceux qu’il avait évincés, ce énième scandale démontre une fois de plus à quel point ce coup d’Etat n’aura pas servi ce propos.

Lepetitjournal.com – 11 septembre 2023

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