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Les Occidentaux méprisent-ils les démocrates Thaïlandais ?

C’est la thèse d’un éditorial du site d’information Thai Enquirer. En résumé : les Occidentaux préfèrent les revenus du commerce avec la Thaïlande que la défense du parti Move Forward, qui court le risque d’être bientôt dissous. La décision de la cour constitutionnelle est attendue dans les prochains jours.

La dissolution imminente du MFP montre l’inconstance de l’Occident

Le paysage politique thaïlandais est à nouveau sous surveillance : le parti Move Forward (MFP), qui a obtenu le plus grand nombre de sièges lors des dernières élections, risque d’être dissous par la Cour constitutionnelle. L’accusation qui pèse sur lui ? Une tentative de modification de la stricte loi de lèse-majesté du pays. Cette décision judiciaire imminente jette une ombre sur l’engagement de la Thaïlande en faveur des processus démocratiques, mais aussi sur le silence ostensible des pays occidentaux, qui ont toujours défendu les principes de la démocratie et de l’État de droit.

Malgré la gravité de la situation, qui risque d’annuler le choix d’une grande partie de l’électorat thaïlandais, la réaction de pays comme le Royaume-Uni, la Suède et les États-Unis a été très modérée. Le Royaume-Uni et la Suède, tout en s’engageant extérieurement dans des activités diplomatiques, y compris le suivi des développements politiques, semblent plus concentrés sur le maintien des relations commerciales, en particulier dans le domaine de la défense. Ces deux pays ont conclu d’importants contrats de défense avec la Thaïlande, allant de la vente d’avions de chasse à celle d’équipements militaires de pointe.

Ce silence n’est pas une simple prudence diplomatique, mais une tendance claire à la realpolitik – une approche où les intérêts économiques et stratégiques l’emportent sur un soutien franc aux idéaux démocratiques.

Les États-Unis, pour leur part, sont pris dans une impasse géopolitique. Le fait d’exprimer un soutien fort au MFP pourrait potentiellement rapprocher l’actuel gouvernement thaïlandais de la Chine et de la Russie, un scénario que Washington souhaite éviter compte tenu des tensions géopolitiques dans la région Asie-Pacifique. L’administration Biden, soucieuse de ne pas perturber les fragiles équilibres régionaux, a donc choisi la voie d’une ingérence minimale, une décision qui risque d’aliéner une population thaïlandaise plus jeune et plus progressiste, désillusionnée par une diplomatie internationale qui semble de plus en plus déconnectée de ses aspirations à une gouvernance démocratique.

Historiquement, le comportement des États-Unis et du Royaume-Uni, qui abandonnent leurs alliés lorsqu’ils sont politiquement gênés, est bien documenté. Du retrait du Sud-Vietnam, qui a plongé la région dans la tourmente, à la sortie chaotique plus récente de l’Afghanistan, où d’innombrables entrepreneurs locaux ont été abandonnés à la vindicte des talibans, il existe un modèle de retraite stratégique qui ne tient pas compte du sort des anciens collaborateurs. De telles actions ont érodé la confiance et remis en question la fiabilité des promesses occidentales.

Gavroche-thailande.com – 10 mai 2024

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