Célébrer Pchoum Ben en France
Le 29 septembre, près de 250 personnes se sont réunies à la pagode de Strasbourg pour le dernier jour de Pchoum Ben dans le respect des traditions khmères.
Dans l’Est de la France, des familles entières de Strasbourg, de départements alentours et même d’Allemagne se sont rendues à la pagode pour rendre hommage à leurs ancêtres. Célébré à la fois au Cambodge et par la diaspora khmère, Pchoum Ben est une fête religieuse majeure.
La pagode, située à Lingosheilm près de Strasbourg, a été inaugurée il y a quatre ans. Quatre moines y résident en permanence. Ils ont été rejoints par un cinquième pour Pchoum Ben. Ce temple permet à la diaspora khmère en France de garder un lien avec ses racines cambodgiennes. C’est un lieu calme où se rassembler lors des fêtes religieuses.
Un respect total des traditions khmères
A Strasbourg les fêtes de Pchoum Ben, une période de quinze jours consacrée aux ancêtres, se sont déroulées dans le respect. Pendant les quatorze premiers jours, appelés Kan Ben, les croyants sont venus prier pour leurs proches et faire des offrandes.
Le quinzième jour, de nombreuses familles se sont rendues à la pagode, avant 11h, pour préparer leurs offrandes et participer aux chants matinaux des moines. Le rituel de rob bat, où du riz est offert aux moines, a suivi. Une organisation méticuleuse prévaut, afin que les moines puissent prendre leur repas avant midi, en accord avec la tradition.
Dès 9h, les fidèles travaillaient pour préparer le temple. Des tapis rouges ont été déroulés, et des plateaux remplis de mets délicieux, comme du Sangkhya Lapov, Num Kachay, Pang Soth, et du Num Ansom Chek, ont été disposés. L’espace a été méticuleusement aménagé pour accueillir la foule, rien n’a été laissé au hasard. Du lait condensé et des boîtes de café se tiennent près de quantités généreuses de riz, prêts à être consommés en accompagnement de plats khmers variés.
Bien qu’il se trouve à 10 000 kilomètres du Cambodge, la pagode de Strasbourg propose une expérience authentique. Le goût et les odeurs du Cambodge ont été recréés avec fidélité, amenant un bout du Royaume en France.
La quasi-omniprésence de la langue khmère
Un mélange harmonieux du Cambodge et de la France emplit l’air. Cinq moines chantent , tandis que les croyants, franco-cambodgiens pour la plupart, conversent en khmer. C’est comme si un accord avait été fait pour préserver la richesse culturelle de la tradition. Quelques mots de français sont prononcés occasionnellement et le plus souvent par les plus jeunes, moins familiers avec les coutumes.
« Il est essentiel de parler khmer pendant ces festivités », remarque une fidèle. « Préserver notre culture peut être un défi quand on vit à l’étranger » a-t-elle poursuivi. Ce sentiment souligne l’importance de l’événement pour la conservation de l’identité khmère.
Pchoum Ben est aussi l’occasion d’introduire les jeunes générations et les curieux au bouddhisme. Un accueil chaleureux était réservé aux nouveaux-venus, qui ont été encouragés à explorer le temple, découvrir ou redécouvrir la nourriture khmère, et se lier à la communauté.
Une adaptation au climat français nécessaire
« Wat Strasbourg » exsude un charme unique. Ici la générosité et le partage transcendent la barrière de la langue, dans le langage universel de la connexion entre humains. Pourtant, cette immersion cambodgienne en France n’est pas sans nuances.
Tandis que le froid de l’automne s’installe, la célébration de Pchoum Ben à Strasbourg se distingue des célébrations au Cambodge. Les tenues traditionnelles se cachent sous d’épais manteaux, et les sandales sont associées à des chaussettes chaudes. Les chauffages d’extérieur offrent quant à eux un répit face au froid, assurant le confort de tous pendant les célébrations
Au-delà de la météo, qui variait ce jour-là entre 12 et 16 degrés, et la différence d’emplacement, Pchoum Ben donne l’impression d’un retour profond et mémorable au Cambodge. L’esprit de la fête, les traditions, et le sens de la communauté étaient indéniablement cambodgiens, créant une expérience authentique et réconfortante.
Par Elise Roy – Cambodianess / Lepetitjournal.com – 2 octobre 2024
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