Thaïlande : la première ministre échappe à une motion de censure
À l’issue de deux jours de débat au cours desquels l’opposition l’a attaquée sur sa gestion du pays et son inexpérience présumée, les députés ont rejeté la motion de défiance par 319 voix contre 162.
La première ministre thaïlandaise Paetongtarn Shinawatra a survécu ce mercredi à une motion de censure, après avoir été accusée par l’opposition d’être une marionnette aux mains de son père, l’ancien premier ministre milliardaire Thaksin Shinawatra.
À l’issue de deux jours de débat au cours desquels l’opposition l’a attaquée sur sa gestion du pays et son inexpérience présumée, les députés ont rejeté la motion de défiance par 319 voix contre 162, avec sept abstentions. «Tous les votes, tant pour que contre, seront une force qui me poussera, avec le gouvernement, à continuer à travailler dur pour le peuple,» a-t-elle écrit sur Facebook.
Paetongtarn Shinawatra, âgée de 38 ans, est entrée en fonction en août à la tête d’un gouvernement de coalition dirigé par le parti Pheu Thai. Son père Thaksin Shinawatra, chassé du pouvoir par un coup d’État en 2006, a affirmé dans le passé ne pas vouloir s’impliquer en politique mais il reste actif, notamment en faisant campagne pour son ancien parti, le Pheu Thai. Dixième personne la plus riche de Thaïlande avec une fortune de 2,1 milliards de dollars selon Forbes, il est revenu au pays il y a deux ans au terme de 15 années d’exil.
«Un accord démoniaque»
Thaksin Shinawatra avait été condamné à huit ans de prison pour corruption et abus de pouvoir après son retour, mais il a été gracié par le roi six mois plus tard, ce qui a alimenté les rumeurs autour d’un accord en coulisses. «Vous avez conclu un accord, un accord démoniaque, pour obtenir de meilleures conditions pour votre père que les autres prisonniers», a lancé Rangsiman Rome, député du Parti du peuple (opposition), au cours des débats.
Paetongtarn Shinawatra a rejeté ces accusations, soulignant qu’elle n’était devenue première ministre que plusieurs mois après la grâce de son père. Les députés de l’opposition ont également accusé Mme Shinawatra d’évasion fiscale, et regretté l’expulsion de 40 Ouïghours vers la Chine en février, une décision qui avait suscité la condamnation de l’Union européenne et des États-Unis.
Le Figaro avec Agence France Presse – 26 mars 2025
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