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L’analyse du FMI sur l’économie cambodgienne

Le FMI prévoit une croissance de 5,5 % de l’économie cambodgienne en 2025, mais alerte sur les fragilités des secteurs non exportateurs et les risques macroéconomiques. Une consolidation budgétaire et des réformes structurelles sont recommandées.

Le FMI vient de publier un rapport sur l’économie cambodgienne. On peut y lire qu’elle poursuit sa reprise. Le Fonds monétaire international prévoit une croissance du PIB réel de 5,5 % en 2024 et de 5,8 % en 2025. L’inflation, actuellement faible (0,5 % en 2024), devrait atteindre 2 % en 2025 tout en restant contenue. Toutefois, plusieurs facteurs externes et internes fragilisent ces perspectives, notamment les évolutions des politiques commerciales des principaux partenaires du Cambodge, la fragmentation géoéconomique et la faiblesse persistante des secteurs de la construction et de l’immobilier.

Un dynamisme inégal selon les secteurs

La croissance repose principalement sur la demande extérieure, avec une forte reprise des exportations textiles et une progression des exportations agricoles. Le tourisme, quant à lui, évolue dans une nouvelle dynamique, entraînant un retard dans la reprise des recettes touristiques. En revanche, les secteurs non exportateurs affichent une croissance limitée. Après une expansion significative du crédit, qui a porté le ratio crédit/PIB de 24 % en 2010 à 135 % en 2023, l’octroi de nouveaux prêts a fortement ralenti. La correction en cours dans les secteurs de la construction et de l’immobilier se traduit par une augmentation des prêts non performants et des signes croissants de surendettement du secteur privé.

 Une politique budgétaire sous surveillance

Le FMI anticipe un déficit budgétaire de 2,4 % du PIB en 2025, contre 3 % en 2024. Une consolidation budgétaire progressive est prévue à moyen terme, tandis que la dette publique devrait rester en dessous de 30 % du PIB sur la prochaine décennie. Le compte courant, après un retour au déficit de 1,8 % du PIB en 2024, devrait se creuser légèrement en 2025 pour atteindre 2,5 % du PIB, sous l’effet d’une modération de la croissance des exportations et d’une demande d’importations toujours soutenue.

Recommandations du FMI

Le conseil d’administration du FMI salue la reprise économique du Cambodge mais souligne son caractère inégal et les risques pesant sur les perspectives. Il préconise des politiques visant à assurer la stabilité macroéconomique, renforcer la reprise et soutenir les objectifs de développement du pays. Une gestion budgétaire prudente est recommandée, avec une consolidation progressive et qualitative, encadrée par des règles fiscales plus rigoureuses et transparentes.

Sur le plan fiscal, le FMI insiste sur la nécessité d’accroître les recettes publiques en rationalisant les exonérations fiscales et en poursuivant les réformes fiscales. L’amélioration de l’efficacité des dépenses et du pilotage des investissements publics est jugée essentielle pour préserver les dépenses sociales et d’infrastructure. Le développement du marché obligataire national est encouragé, afin d’anticiper la réduction de l’accès aux financements concessionnels à la sortie du Cambodge du statut de Pays les Moins Avancés (PMA). Par ailleurs, une vigilance accrue est demandée sur les risques budgétaires liés aux entreprises publiques et aux partenariats public-privé.

Stabilité financière et diversification économique

Le FMI soutient une normalisation progressive de la politique monétaire tout en veillant à maintenir une liquidité suffisante dans le système financier. Face aux difficultés du secteur immobilier, à la baisse des investissements étrangers et à la montée des prêts non performants, il recommande d’éliminer progressivement les mesures de soutien temporaire et de mettre en place une stratégie globale pour préserver la stabilité financière.

Le FMI encourage également les réformes structurelles visant à diversifier l’économie et à renforcer sa compétitivité. Il appelle à des investissements dans le capital humain et les infrastructures, à un renforcement du cadre réglementaire, à une meilleure gestion des risques climatiques et à une promotion accrue des énergies renouvelables pour attirer des investissements plus variés. Enfin, l’amélioration de la gouvernance, de la transparence et du cadre de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (AML/CFT) est jugée essentielle pour renforcer la résilience économique du pays.

Lepetitjournal.com – 29 janvier 2025

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