Du krama au masque barrière, l’initiative solidaire de Krama Héritage
Depuis le 13 avril et jusqu’au lundi 27 avril, Krama Héritage propose sur internet une campagne solidaire en proposant de fabriquer des masques en coton vendus à prix coûtant et distribués en France et au Cambodge.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, les initiatives solidaires se multiplient. Krama Héritage a lancé le 13 avril une campagne solidaire pour la fabrication et la vente de masques en krama. Deux couches de coton, une couche de krama, lavables à 60° donc réutilisables… ces masques fabriqués dans la banlieue de Phnom Penh sont vendus à prix coûtant, soit deux euros pièce, pour être distribués le plus largement possible. Deux organismes doivent bénéficier en première ligne de cette initiative, l’association Pour Un sourire d’enfant au Cambodge ainsi que l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) en France. Chez PSE, les masques sont destinés aux enfants bénéficiaires de l’ONG et leurs familles, et pour l’AP-HP, il s’agit de fournir des masques au personnel pour leurs activités extra-hospitalières. Plus de 5 000 masques ont déjà été précommandés en sept jours sur internet. Chacun peut organiser son propre réseau de distribution s’il le souhaite et ainsi offrir des masques à son entourage ou à une autre association. « Il s’organise une véritable solidarité autour de ce projet. Notre objectif de 250 masques a tout de suite été dépassé », se réjouit Raphaël Bessis, le fondateur de Krama Héritage.
Les ateliers avec lesquels travaille Krama Héritage peuvent produire jusqu’à 10 000 masques par semaine, tout en respectant les normes recommandées par l’AFNOR : trois couches de coton tissé en maillage dense, lavables, recouvrant le nez et livrés dans des sachets individuels. Les protections affichent fièrement le motif à carreaux typiques du krama. Cette grande écharpe traditionnelle cambodgienne sert au quotidien de foulard, pagne, ceinture, porte bébé, hamac ou encore protection contre le soleil.
Cette initiative de Krama Héritage s’inscrit dans la continuité du projet de la marque qui propose des produits éthiques et équitables. « Il fallait vraiment que j’agisse d’une manière concrète, je devais être actif dans cette crise. Quand j’ai su que l’atelier avec lequel nous avions l’habitude de travailler fabriquait des masques, lorsque j’ai appris que le personnel de santé manquait de masques en France, cette initiative solidaire est devenue une évidence », raconte Raphaël Bessis. « Je tenais aussi à ce que l’action soit bénéfique autant à la France qu’au Cambodge » ajoute-t-il.
Pour répondre à l’urgence sanitaire, les masques seront acheminés début mai par avion vers Paris. Les commandes des particuliers seront livrées par la Poste. Pour le Cambodge, si la demande continue d’augmenter, des points relais seront mis en place dans la capitale.
Par Virginie Vallée – Lepetitjournal.com – 22 avril 2020
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