Sècheresse : La MRC appelle les pays du Mékong à partager les données
La Commission du Fleuve Mékong (MRC) a exhorté vendredi la Chine et les autres pays membres à partager davantage de données sur l’exploitation des barrages hydroélectriques, alors que le débit du fleuve a atteint des niveaux critiques de sècheresse pour la deuxième année consécutive.
Un rapport de la commission attribue le faible niveau d’eau dans le Mékong à des taux de précipitations réduits sur deux années consécutives mais aussi à l’exploitation de 13 barrages hydroélectriques sur le fleuve – deux au Laos et 11 en Chine – auxquels s’ajoutent des retenues sur les affluents au Laos.
Selon ce rapport, le débit réduit des eaux pourrait avoir de graves impacts sur les communautés des pays membres – Cambodge, Laos, Thaïlande et Vietnam – en raison de la perte de potentiel de pêche et d’irrigation. Le Mékong passe également plus en amont par la Birmanie.
« Nous appelons les six pays du Mékong à accroître leur partage de données et d’informations sur leurs opérations de barrage et autres infrastructures hydrauliques de manière transparente et rapide avec la MRC », a déclaré An Pich Hatda, directeur général du secrétariat du MRC.
Le rapport aborde une deuxième année flux d’eau saisonnier tardif dans le Tonle Sap au Cambodge, le plus grand lac d’Asie du Sud-Est, ce qui a gravement perturbé la pêche et menacé l’approvisionnement alimentaire de plus d’un million de personnes.
Le Mékong gonfle généralement pendant la saison des pluies où il converge avec la rivière Tonlé Sap, provoquant un écoulement inversé assez unique de la rivière dans le lac aux alentours du mois de juin.
Cette année, le flux inversé a commencé cette semaine, déclarait vendredi dernier Chan Yutha, porte-parole du ministère cambodgien des ressources en eau.
Une tempête tropicale a frappé certaines parties du Mékong ce mois-ci, apportant d’importantes précipitations et augmentant rapidement les niveaux d’eau sur certaines portions.
La MRC a suggéré que les pays du Mékong mettent en œuvre des plans sécheresse et demandent que les responsables des opérations de stockage d’eau libèrent davantage d’eau et que ceux qui irriguent en utilisent moins.
Cela suppose également qu’ils demandent à la Chine de compléter l’eau ou de rejeter l’eau des barrages et des réservoirs, si les conditions actuelles persistent.
Lepetitjournal.com avec Reuters – 11 août 2020
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