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Le nouveau président du Vietnam est l’ancien ministre de la Sécurité

Le ministre de la Sécurité publique To Lam, 66 ans, a été approuvé ce mercredi 22 mai par l’Assemblée nationale au poste de président de cet Etat autoritaire après avoir été nommé par le Parti communiste. Son prédécesseur avait démissionné dans le cadre d’une vaste purge anticorruption.

Le Vietnam a un nouveau Président. Le ministre vietnamien de la Sécurité publique, To Lam, a été approuvé par l’Assemblée nationale vietnamienne ce mercredi 22 mai au poste de président du pays, après que son nom a été proposé samedi par le parti communiste au pouvoir. A bulletin secret, 472 des 473 députés vietnamiens ont approuvé ce choix, selon la télévision d’Etat. Sa nomination fait suite à la démission en mars de son prédécesseur Vo Van Thuong, 53 ans, dans le cadre d’une vaste purge anticorruption après seulement un an de présidence.

La chute spectaculaire de Vo Van Thuong est intervenue alors que le Vietnam connaît de lourds changements politiques. Son prédécesseur avait déjà été évincé dans le cadre d’une campagne anticorruption qui a vu des milliers de personnes limogées, dont plusieurs ministres, et des chefs d’entreprise de premier plan jugés pour fraude et corruption. Comme, par exemple, le magnat de l’immobilier Truong My Lan, condamné à mort en avril dans une affaire de fraude de plusieurs milliards de dollars.

Démissions en série

Le mois dernier a vu également la démission du président de l’Assemblée nationale, Vuong Dinh Hue, 67 ans, pour «violations et manquements», selon le PC vietnamien. Tran Thanh Man, 61 ans, a été nommé pour lui succéder, ont indiqué les médias d’État ce samedi. Jusqu’alors vice-président de l’Assemblée, il devient ainsi l’un des quatre piliers du régime, avec le secrétaire général du PCV, le président et le Premier ministre.

Dans ce pays communiste, l’homme fort est le secrétaire général du parti, Nguyen Phu Trong, considéré comme l’architecte de la campagne de lutte contre la corruption, populaire auprès de l’opinion publique. Mais le nouveau président a joué lui aussi un rôle important dans ces purges, selon Zachary Abuza, professeur au National War College de Washington : Lam a utilisé les enquêtes anticorruption comme des armes et «systématiquement éliminé les rivaux du bureau politique qui étaient éligibles pour devenir secrétaire général» du PCV.

Ce Politburo du parti, où sont prises toutes les grandes décisions du régime et qui comptait autrefois 18 membres, est ainsi tombé à 12 avec la perte en 18 mois de deux présidents, du président de l’Assemblée, d’un vice-Premier ministre et du chef de la commission économique du parti. Le PCV a cependant annoncé jeudi quatre nouvelles nominations.

Ligne très dure à l’égard des mouvements de défense des droits humains

To Lam a passé toute sa carrière au sein du très secret ministère de la Sécurité publique, qui s’occupe du contrôle de la dissidence. Arrivé à sa tête en 2016, il y a adopté une ligne dure à l’égard des mouvements de défense des droits humains.

Au Vietnam, aucune opposition au régime du parti unique n’est tolérée, les voix critiques étant soumises à de l’intimidation, du harcèlement et des restrictions de déplacement. Les groupes de défense des droits affirment même que le pouvoir a intensifié ces dernières années la répression. Il y a quelques jours, un fonctionnaire chargé d’une réforme sensible touchant aux syndicats a été arrêté au motif d’avoir «délibérément révélé des secrets d’Etat».

Libération avec Agence France Presse – 22 mai 2024

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