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Chine : dénonciation de la mort suspecte au Vietnam d’un écrivain tibétain

Alors que le président chinois Xi Jinping se rend au Viêt Nam cette semaine, PEN International appelle les autorités vietnamiennes à mener d’urgence une enquête indépendante sur les circonstances de sa mort et à faciliter la restitution de son corps à sa famille, rapporte le PEN Québec.

Le 25 mars 2025, Humkar Dorje Rinpoche aurait été arrêté par les autorités vietnamiennes en collaboration avec des « agents du gouvernement » chinois dans un hôtel de Ho Chi Minh Ville. Il est mort quatre jours plus tard, à l’âge de 56 ans, dans des circonstances suspectes alors qu’il était encore en détention.

La nouvelle de la mort de Humkar Dorje Rinpoche au Viêt Nam a été mentionnée alors qu’il avait disparu du monastère de Lung-Ngon, situé dans la préfecture autonome tibétaine de Golok, dans la province de Qinghai, plusieurs mois auparavant. Humkar Dorje Rinpoché dirigeait le monastère et avait également supervisé la création de plusieurs écoles et d’un centre de formation professionnelle sur le territoire, qui offraient une éducation gratuite aux enfants tibétains de la région.

Selon des sources, des moines du monastère de Lung-Ngon se sont vu présenter par des responsables locaux un certificat confirmant sa mort au Vietnam, sans aucune information sur les circonstances ayant conduit à son décès. Le monastère, apparemment soumis à une surveillance étroite, a publié par la suite, le 3 avril, une déclaration publique affirmant qu’il se trouvait au Vietnam pour une retraite religieuse et qu’il serait mort des suites d’une maladie.

Cependant, cette version est largement considérée comme une déclaration forcée par les organisations tibétaines et de défense des droits humains. Des informations ultérieures ont révélé que Humkar Dorje Rinpoche aurait fui au Vietnam à la fin de l’année 2024 après avoir été interrogé par les autorités chinoises, qui lui reprochaient de ne pas s’être montré « suffisamment accommodant » lors de la visite du Panchen Lama désigné par le Parti communiste chinois, Gyaltsen Norbu, qui n’est pas reconnu par le Dalaï-Lama.

Les informations faisant état du décès d’Humkar Dorje Rinpoche en détention ont été condamnées par la communauté tibétaine en exil, beaucoup soulignant des similitudes avec d’autres affaires, notamment celle de l’activiste pour les droits linguistiques Gonpo Namgyal, mort peu après sa détention, son corps présentant des signes de torture.

En septembre 2024, Chen Wenqing, le principal responsable de la sécurité d’État en Chine, avait effectué une visite d’inspection de quatre jours au Tibet, au cours de laquelle il avait appelé les forces de sécurité du territoire à « réprimer résolument les activités séparatistes et destructrices », annonçant ainsi un durcissement supplémentaire de la politique culturelle et éducative au Tibet.

« Les circonstances entourant la mort de l’écrivain et éducateur tibétain Humkar Dorje Rinpoche sont profondément préoccupantes et soulèvent des inquiétudes quant à la menace croissante de la répression transnationale », a déclaré Ma Thida, présidente du Comité des écrivains en prison de PEN International.

Et d’ajouter : « Nous appelons les autorités vietnamiennes à mener immédiatement une enquête indépendante et transparente sur son décès et à clarifier le rôle du gouvernement chinois dans son arrestation présumée. »

Pen-international.org / actualitte.com – 26 avril 2025

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