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L’arrêt du voyage international en Thaïlande suscite des reconversions

Alors que le tourisme en Thaïlande est à l’arrêt en raison des restrictions sur le mouvement des personnes face au nouveau coronavirus, les employés du secteur doivent improviser pour joindre les deux bouts.

Le chef de cabine Kosit Rattanasopon, 37 ans, a par exemple troqué son uniforme de personnel navigant pour une veste de chauffeur-livreur. Depuis que la compagnie thaïlandaise pour laquelle il travaille a annulé tous ses vols, il livre des plats cuisinés autour de Bangkok sur sa moto Ducati.

Kosit gagne environ 1.000 bahts (28,7€) par jour, juste assez pour subvenir à ses besoins et ceux de son père et de sa sœur, qui préparent aussi des repas qu’ils vendent en ligne.

« Je sais que les choses ne seront plus les mêmes pendant au moins un an encore, je devrai donc continuer à faire cela », dit-il.

Le tourisme, qui représentait l’année dernière 11% du PIB de la Thaïlande, a été frappé de plein fouet par les fermetures de frontières et les restrictions de voyage pour contenir la propagation du Covid-19, et il devrait souffrir pour plusieurs mois encore.

Ceux qui ont un trouvé un nouvel emploi sont parmi les chanceux. Quelque 4 millions de Thaïlandais travaillent dans le secteur du tourisme.

Thawanan Thawornphatworakul, hôtesse de l’air d’une autre compagnie aérienne, a transformé le salon de sa maison en salon de coiffure.

Elle reçoit en moyenne deux à trois clients par jour au prix de 150 bahts (4,30 €) la coupe. Le revenu qu’elle tire de cette nouvelle activité est loin de son salaire, mais cela aide.

« Cela aide à payer certaines dépenses et à régler les factures », confie l’hôtesse de 36 ans.

Instructeur de plongée sous-marine, Sermsak Posayajinda, 47 ans, s’est quant à lui reconverti dans la préparation de pots de pâte de piments à partir des recettes de sa mère qu’il vend en ligne.

« Au début, ce n’était qu’un passe-temps pendant la période COVID-19, mais les résultats sont révélés très bons, cela deviendra donc pour nous une activité à long terme », se réjouit Sermsak.

La fermeture de nombreux hôtels et de centres d’exposition a également perturbé l’activité d’Asaree Jarugosol, 36 ans, qui loue des chaises et construit des scènes pour les hôtels et les traiteurs autour de Bangkok.

Asaree a décidé de conserver tout son personnel en transformant son entrepôt en une usine qui fabrique 2.500 masques faciaux réutilisables par jour, dans un premier temps pour les hôpitaux locaux et maintenant pour exporter à l’étranger où la demande augmente.

« Au début, nous n’avions qu’une seule machine à coudre opérée par un seul employé (…) mais maintenant nous avons environ 40 personnes travaillant sur une vraie chaîne de production », explique Asaree.

« Nous continuerons à produire des masques faciaux même lorsque notre ancienne entreprise reviendra. »

Lepetitjournal.com avec Reuters – 13 mai 2020

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