Suite de l’affaire des policiers tueurs en Thaïlande : l’autopsie confirme le meurtre
Des policiers thaïlandais filmés en train de tuer un suspect, avaient essayé de faire passer la mort pour une overdose, mais l’autopsie confirme le meurtre.
Jeerapong Thanapat, suspecté de trafic de drogue et placé en garde à vue dans la province de Nakhon Sawan, est mort par suffocation, selon les résultats de l’autopsie pratiquée lundi 30 août.
Bien que des traces de drogue aient été trouvées dans son corps, elles ne sont pas la cause du décès, selon le Colonel Anek Taosuparb, un officier dirigeant le groupe d’enquête sur la mort de Jeerapong.
L’arrestation et le meurtre de Jeerapong Thanapat
Le 4 août, une brigade anti-drogue du poste de police de Nakhon Sawan, se faisant passer pour des clients potentiels, a arrêté Jeerapong et sa femme et les a emmenés au poste de police.
Ils les ont ensuite emmenés à leur domicile dans le district de Takhli, dans la même province, sur la base de renseignements indiquant qu’ils pourraient avoir une cachette contenant des amphétamines.
Après n’avoir rien trouvé au domicile, ils l’ont ramené au poste de police pour l’interroger.
Le jour suivant, à midi, s’est produit l’incident que l’on voit dans un clip vidéo montrant Jeerapong torturé et tué par des policiers.
Le Colonel Thitisant Utthanaphon (surnommé Joe Ferrari), chef du commissariat, s’est joint à l’enquête au cours de la session, il n’avait pas pris part à l’opération d’infiltration précédente et à l’arrestation.
Selon le Colonel Thitisant, plusieurs sacs en plastique ont été posés sur la tête de Jeerapong car il ne voulait pas qu’il voie son visage.
Plus d’un sac a été utilisé, car lorsque Jeerapong avait les mains attachées devant lui, il essayait de déchirer les sacs pour pouvoir respirer.
Thitisant a alors ordonné que ses mains soient attachées derrière son dos.
Lorsque Jeerapong a commencé à montrer des signes de manque d’oxygène, il a ordonné d’y mettre fin.
Le Lieutenant Torranin Maswanna, l’un des membres de l’équipe, lui a alors fait une réanimation cardio-pulmonaire.
À 13 h 30, ils l’ont emmené en voiture à l’hôpital Princ Paknampo.
Thitisant les a suivis dans un autre véhicule.
Selon les rapports d’enquête, alors qu’ils étaient en route pour l’hôpital, le lieutenant Torranin a continué de lui faire un massage cardiaque.
Lorsque Jeerapong a été emmené aux urgences, les dossiers médicaux indiquaient qu’il n’y avait plus de pouls.
Les mensonges de Thitisant (Joe Ferrari)
Le Colonel Thitisant a dit au personnel de l’hôpital que la police avait poursuivi un suspect de trafic de drogue pendant 10 minutes.
Après avoir été attrapé, il est tombé et ne respirait plus.
Les médecins ont appliqué des chocs électriques pour faire redémarrer son cœur avant de trouver un pouls.
Ils ont également inséré un tube dans sa vessie afin d’obtenir de l’urine pour un dépistage de drogue, comme l’a affirmé Thitisant.
À 19 h 20, ils ont transféré Jeerapong à l’hôpital Sawanpracharak, car il avait besoin de spécialistes et était impliqué dans une affaire de drogue.
À son arrivée, il a saigné dans l’abdomen et n’avait plus de signes vitaux.
Il est décédé à l’hôpital public le 6 août à 13 h 20, après que les médecins ont tenté de faire redémarrer son cœur pendant 30 minutes.
Les médecins de l’hôpital Sawanpracharak ont indiqué que le décès était peut-être dû à l’abus de drogues, car ils ont trouvé des substances dans son urine.
Ils ont également écrit que le décès pouvait avoir été causé par une asphyxie.
Les cas où une autopsie est pratiquée en Thaïlande
Methee Wongsiriwan, assistant du secrétaire général du Conseil médical de Thaïlande, a déclaré lors d’une émission d’information en ligne le 27 août que lorsqu’une personne décède à l’hôpital, ses proches ont besoin d’un certificat de décès établi par un médecin de l’établissement, indiquant la cause du décès.
La loi exige qu’ils informent le bureau de recensement du district du décès dans les 24 heures.
Mais dans certains cas, lorsque les causes du décès ne sont pas connues à ce moment-là, une autopsie doit être pratiquée, a-t-il ajouté.
« Selon la loi, les types de décès qui nécessitent une autopsie sont le meurtre, le suicide, le meurtre par des animaux, les causes de décès inconnues et la mort en détention », a déclaré le Dr Methee.
Bien que le corps de Jeerapong ait été incinéré, l’hôpital a dû effectuer une autopsie auparavant, mais les résultats n’ont pas été connus immédiatement, a-t-il ajouté.
Tous les policiers impliqués ont été arrété
Le colonel Thitisant s’est rendu jeudi et s’est vu refuser une libération sous caution.
Six autres policiers du poste de police se sont rendus ou ont été arrêtés.
La police a inculpé le colonel Thitisant et le lieutenant Torranin de meurtre, passible de la peine de mort, et de trois autres chefs d’accusation moins graves.
Ils ont nié toutes ces charges.
Les sept suspects sont détenus dans le quartier de haute sécurité de la prison de Phitsanulok.
La police a déclaré que les transferts visaient à assurer leur sécurité, car ils auraient été enfermés avec les personnes qu’ils avaient mises en prison s’ils avaient été détenus dans la prison de Nakhon Sawan.
Toutelathailande.fr avec The Bangkok Post – 31 août 2021
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