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Thaïlande : à Phuket, le retour à la case touristes

Malgré la troisième vague du Covid, le pays rouvre l’île aux voyageurs sous certaines conditions. Un test pour le royaume qui espère relancer le reste de son industrie touristique à l’automne.

Cela faisait plus d’un an que les plages de sable fin de Phuket étaient désertes et les bars de Patong, principale station touristique de l’île, inanimés. Pour protéger sa population de la pandémie, la Thaïlande avait fermé ses frontières en mars 2020 aux étrangers, avant de les placer sous quarantaine à l’arrivée.

A partir de ce jeudi, cette obligation ne tient plus pour les voyageurs qui veulent se rendre à Phuket. Le royaume lance l’opération «bac à sable» sur l’île, un projet pilote qui aidera à déterminer dans quelle mesure l’activité touristique peut être relancée sans pour autant augmenter les risques de contamination.

Un protocole strict

Les voyageurs, dont 250 arriveront par avion dès ce jeudi, seront tout de même soumis à un protocole strict. Seuls les ressortissants de 66 pays, déterminés comme «faiblement ou moyennement à risque» par les autorités de santé thaïlandaises, pourront séjourner à Phuket. C’est le cas des Français. A la frontière, ils devront présenter un certificat de vaccination qui date d’au moins deux semaines et un test PCR réalisé dans les soixante-douze heures précédentes. Une note de frais leur permettra de justifier d’un séjour d’au minimum deux semaines à Phuket, période obligatoire pour pouvoir, ensuite, se rendre dans une autre province thaïlandaise.

Par prévention, deux tiers des 416 000 habitants de Phuket ont été vaccinés alors que moins de 4% des Thaïlandais seulement on reçu deux doses. L’arrivée des nationaux qui veulent passer leurs vacances sur l’île sera elle aussi très surveillée. Et si Phuket venait à déclarer plus de 90 cas positifs par semaine, l’expérience serait annulée, ont prévenu les autorités.

Si la Thaïlande est aussi précautionneuse, c’est parce qu’elle commence à perdre le contrôle sur la pandémie. Une troisième vague frappe actuellement le pays, la pire jusqu’ici. A Bangkok, les variants alpha et delta se propagent rapidement et de nouvelles restrictions de déplacement sont imposées depuis lundi. Chaque jour depuis deux mois, environ 30 Thaïlandais meurent du Covid. Un bilan modéré au regard de la situation d’autres pays, mais pour le royaume, qui avait excellé dans sa gestion de la crise avec moins de 2 000 décès depuis le début de la pandémie, ces chiffres sont inquiétants.

40 millions de visiteurs en 2019

Dans le même temps, l’économie du pays a déjà trop souffert de l’absence des touristes, dont l’activité représente 18% du PIB national. En 2019, la Thaïlande avait accueilli 40 millions de visiteurs, dont 14 millions à Phuket. L’année dernière, ils n’étaient plus que 1,5 million, essentiellement des expatriés et des Thaïlandais, et 80% des hôtels de l’île ont fermé. Thewan Phromyang, 49 ans, vend des transats sur une plage de Phuket. Il est soulagé de reprendre son activité : «Je suis d’accord à 100% avec le projet “bac à sable” […] Nous n’avons rien d’autre pour nous faire vivre que les touristes», a-t-il expliqué à l’AFP.

Avec le retour des visiteurs, la biodiversité de Phuket risque d’être à nouveau fragilisée. L’année dernière, l’eau de la mer avait retrouvé de la clarté. Pour la première fois depuis vingt ans, des tortues marines étaient revenues pondre sous le sable de l’île. Au retour des plagistes, elles pourraient bien fuir. Mais la pandémie aura au moins eu le mérite de questionner la Thaïlande sur l’impact environnemental de son tourisme de masse. En septembre, l’Etat a annoncé qu’il fermerait plusieurs mois par an ses 127 parcs nationaux.

Par Jeanne Cassez – Libération – 1er juillet 2021

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